LA PRÉSENCE DE L’EAU DANS LA VALLÉE DE MONTMORENCY




L’eau, au même titre que le silex de la craie, a permis le développement des premiers groupements humains dès la préhistoire1. Les sources sont nombreuses sur le flanc des collines oligocènes, en raison des alternances de couches perméables et imperméables argileuses.

Les sables stampiens (sables de Fontainebleau) filtrent et retiennent à leur base, une nappe d’eau sur la couche argilo-marneuse sous-jacente (marnes à huîtres et argiles du Sannoisien). Une ligne de sources existe à proximité de ce contact.

Le régime des sources dépend essentiellement de la morphologie des couches profondes. En effet, les couches ne sont pas horizontales. Elles sont inclinées d’une part, vers le N.-E. ou le S.-W. sur les pentes respectives des axes anticlinaux. D’autre part, l’ensemble des plis et les couches s’inclinent vers Paris (centre de la cuvette tectonique du Bassin de Paris). Cette structure intéresse surtout les assises profondes de l’Éocène (l’Yprésien et le Lutétien)2.


Hydrogéologie : les différentes nappes aquifères

Plusieurs nappes aquifères nous intéressent : en premier, celle de l’Oligocène (Stampien) et au deuxième titre celle de l’Éocène (Cuisien – Lutétien) et enfin celle de la craie.

La nappe des sables de Fontainebleau est moins sensible, car l’amplitude des plis est très diminuée. Dans certaines buttes témoins, comme celles de Montmorency et de Cormeilles-en-Parisis, les sources ne sont représentées que par des filets d’eau, sans intérêt pour une utilisation éventuelle. En revanche, les suintements aquifères déterminent des zones humides, abritant une flore particulière.

La source de Montigny-lès-Cormeilles est exploitée depuis longtemps et l’eau commercialisée, comme celle de Franconville-la-Garenn. Il en a été de même, dans le passé, pour celle de Saint-Leu-la-Forêt (source Méry). D’autres sources sont connues à l’ouest de Saint-Brice, au sud de Noisy-sur-Oise. La nappe des sables de Fontainebleau est captée, plus fréquemment, par des puits et des forages.


Le réseau hydrographique

Les eaux de surfaces (cours d’eau, zones humides) ne sont que la manifestation des trop-pleins des nappes aquifères souterraines. L’eau est omniprésente dans le sous-sol valdoisien. L’alimentation des cours d’eau provient des eaux souterraines, auxquelles s’ajoutent, en période pluvieuse, les eaux de ruissellement. Le réseau hydrographique est tributaire de la perméabilité des sols, du relief et de l’intermittence des précipitations.

Les cours d’eau nés dans le Val d’Oise ont leurs sources au niveau des couches imperméables, dans les dépressions, au flanc et au pied des reliefs. Suivant l’orientation des bassins-versants et l’inclinaison des plateaux, les ruisseaux et rivières, seuls ou en mêlant leurs eaux, vont se jeter soit directement dans la Seine, soit dans l’Oise ou dans l’Epte3.

Le bassin-versant de l’Oise ne nous concerne seulement que pour deux petits affluents de l’Oise, dont les sources respectives se situent en forêt de Montmorency4. D’une part, le ruisseau du Montubois, de 5,9 km de longueur, et le ruisseau de la Cailleuse (ils alimentaient le moulin de Gaillonet) se jettent dans l’Oise à Mériel. D’autre part, dans la vallée de Montmorency, le ru de Liesse, né à Pierrelaye, de 6,2 km de longueur, se jette dans l’Oise à Saint-Ouen-l’Aumône (après avoir traversé les quatre étangs aménagés par les Cisterciennes dès le XIIIe siècle) et qui améliora la vie quotidienne à l’abbaye de Maubuisson par une utilisation efficace de l’hydraulique 5.

Le bassin-versant de la Seine nous intéresse pour les quatre rus, dont les sources respectives se situent en forêt de Montmorency : le ru de Montlignon, ou ru de la Chasse ou ru d’Enghien, né à Bouffémont, de 7,1 km de longueur, jusqu’au lac d’Enghien, reçoit à Montlignon le ru de Corbon, de 3,9 km de longueur, né à Taverny, près de l’étang Godard. Ce ru de Montlignon, après avoir traversé, en souterrain pour l’essentiel, les territoires d’Eaubonne, de Saint-Gratien et d’Enghien-les-Bains alimente le lac d’Enghien. De son côté, le ru de Saint-Valéry, dont la source se situe à Montmorency, rejoint à Soisy-sous-Montmorency le ruisseau des Trois Communes (ou ruisseau d’Andilly), de 1,8 km de longueur, et se jette dans le lac d’Enghien, à partir duquel tous ces rus forment le ru d’Ormesson, ou ru d’Enghien, déversoir du lac, de 4 km de longueur, qui rejoint la Seine à Épinay-sur-Seine, après avoir auparavant alimenté l’étang Coquenard (nom d’un ancien étang asséché), grossi du ruisseau de La Chevrette et de celui des Presles. Enfin, le ru d’Arra, dont la source se situe à la Butte Pinçon sur Villetaneuse, de 6,3 km de longueur, va aussi se jeter dans le ru d’Enghien ou ru de Coquenard. Ils iront tous rejoindre le fleuve Seine, en amont de l’emplacement de l’ancien château de La Briche, sur le territoire d’Épinay-sur-Seine 6.

En outre, deux petits rus venant respectivement de Franconville-la-Garenne et d’Ermont, le ru des Espérances7 et le ruisseau de la Fontaine8, de 2 km de longueur, après avoir traversé, en souterrain, les territoires de Franconville, d’Ermont, d’Eaubonne et de Saint-Gratien (La Croix-des-Marais, le Grand-Gril) vont se jeter dans la partie nord du lac d’Enghien, située sur le territoire de Saint-Gratien9.

Les zones humides. L’affleurement de couches imperméables au creux des bassins-versants, dans des zones planes ou de très faible déclivité, favorise une stagnation des eaux. Le débordement quasi permanent des nappes aquifères souterraines engendre la création de zones humides (marais, étangs). L’Étang Neuf sous Montmorency s’étendait jusqu’à la prairie d’Eaubonne, vaste zone marécageuse, partiellement occupée de nos jours par le Champ de Courses et la résidence du même nom10. Un plan de 176611 détaille l’arrivée des rus avec la localisation des Grand et Petit Gril, qui formaient encore en 1845, près du Bois Notre-Dame, du Bois Jacques et, au nord de l’étang, une zone marécageuse de 4 km de long sur 3 à 500 m de largeur entre Ermont, Saint-Gratien et Épinay. L’étang de Montmorency couvrait une surface, en 1768, de 256 arpents (87 hectares environ), pour une surface actuelle du lac d’Enghien de 48 hectares, y compris le lac nord12.

Nous verrons comment ces zones humides ont été asséchées, en particulier avec la mise en place des cressonnières à Saint-Gratien par M. Fossier dès 1833 et par M. Sommariva à Épinay-sur-Seine, pratiquant l’assèchement partiel de l’étang Coquenard, qui passe ainsi de 12 à 7 hectares, au début du XIXe siècle et plus tard l’idée de la mise en culture pour le maraîchage. « Il y fait planter des peupliers, des ypréaux - peupliers blancs - et d’autres arbres qui aiment les lieux humides »13 .


Les étangs et les rus d’alimentation en eau

Les petits étangs sont nombreux le long des rivières, des ruisseaux et des rus. Ils sont, soit naturels, soit créés par l’homme qui a aménagé des retenues pour le fonctionnement de moulins, pour l’irrigation et la pisciculture.

Les étangs situés en forêt de Montmorency correspondent à ces aménagements réalisés par l’homme et facilités par la présence d’une couche d’argile à meulière, relativement imperméable.

L’étang Godard, situé sur Taverny, en est un bon exemple. Il aurait été réalisé par le père du compositeur Benjamin Godard (1849-1895) qui possédait le château du Haut-Tertre, situé en contrebas. Il serait alimenté par le ru de Corbon qui prend naissance au nord de l’étang.

L’étang Neuf, sur Saint-Leu-la Forêt, dont la source a tari, a été comblé par l’ONF, pour en faire une aire de jeux.

L’étang Marie, situé sur Saint-Prix, et sur le ru de Corbon, aurait été réaménagé en 1854 par le paysagiste Louis-Sulpice Varé pour le baron Léopold Double.

Les deux étangs du château de la Chasse, ont été alimentés dès l’origine par le ru du Nid d’Aigle ou ruisseau de Sainte-Radegonde, venant de la fontaine du même nom, et le ruisseau du petit Moulin. Ce dernier possédait un moulin sur son cours, situé à l’ouest du château. Ils servaient en outre à alimenter les douves du château de la Chasse, sans doute construit par Bouchard V ou, plus sûrement, par Mathieu II de Montmorency, au début du XIIIe siècle14.

La paroisse de Montmagny comptait sur son territoire l’étang de Montmagny, mentionné par les textes15. Il est asséché de nos jours.

Sur le territoire de Franconville-la-Garenne se trouvaient plusieurs mares : la Mare des Noues, située à une altitude de 53 m NGF, le point le plus bas de la commune. Elle a donné son nom à un quartier, la Mare aux Renards et la Mare de la Loge, que l’on peut retrouver en particulier sur des cartes postales anciennes16.

Sur le ru de la Chasse ou ru de Montlignon, s’étendait l’étang Marcille17, situé sur Montlignon, en dessous du lieu-dit Le bois de la Seigneurie, comme indiqué sur les plans du XVIIIe siècle. Ce ru alimentait le moulin de La Picarde, et plus tard au XIXe siècle, le Moulin-Larive. De même, il alimentait le lavoir, toujours existant, ainsi qu’un pédiluve et un abreuvoir à chevaux, aujourd’hui disparus. Dans le domaine de l’Éducation nationale, où était implanté le château Blanc, construit à la Restauration et détruit après 1945, un étang est toujours présent.

Le ru de Montlignon recevait, comme affluent, le ru de Corbon, né près de l’étang Godard sur Taverny. Il descendait de la fontaine des Métigers, ancien village médiéval, situé au N.N.W. de Montlignon, à la limite de Saint-Prix, et détruit à la guerre de Cent Ans, sur lequel était édifié un moulin à eau, attesté dès le XIIe siècle. Du don d’Hugues de Baillet, vassal de Montmorency, en 1209, deux setiers de blé étaient à prendre sur ce moulin par le prieuré du Bois Saint-Père, dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Paris18.

Le ru de Corbon a été en partie détourné dans des fossés utilisés pour le rouissage du chanvre, chaque famille cultivant ce qui lui était nécessaire au tissage de draps pour le coucher ou pour les chemises. Cet usage a été interdit en 1705, mais non respecté, car étant situé en amont du village, ce cours d’eau polluait l’ensemble de l’eau utilisée par les hommes (lavoir) et les animaux (abreuvoir et pédiluve situés près du lavoir).

Dans le bail du moulin de la Picarde, il est fait mention de fosses à poissons.

Le ru de Montlignon, à la sortie du village, continuait sa descente vers Eaubonne, traversant le parc du château seigneurial puis celui de Maugarny, formant dans chacun d’eux des pièces d’eau et des réserves à poissons. Plus loin, il faisait tourner le moulin de Bury19.

Dans Eaubonne, le ru de Montlignon alimentait également des pièces d’eau, entre-autres, celles des châteaux de la Chesnaie (fief de Meaux), du fief de l’Olive, où se trouve encore actuellement le Petit-Lavoir, aménagé au XVIIIe siècle par Joseph-Florent Le Normand de Mézières, propriétaire du fief de La Cour-Charles et du château seigneurial du même nom (ou parc Goguel). Le lavoir a été restauré en 1990 : c’est d’ailleurs le seul endroit où l’on peut voir couler ce ru, la suite de son parcours d’Eaubonne à Saint-Gratien et Enghien ayant été canalisée en 1974.

À Montmorency, huit sources sont connues : ce sont celles de la fontaine René, du Gué-des-Eaux, de la Maison-Rouge, de la Thuilerie, de la Pissotte, de Saint-Paul, de Saint-Valéry, et enfin des Haras20. Les deux dernières formeront les rus correspondants, dont nous avons parlé ci-dessus, pour alimenter les pièces d’eau du château de Crozat le Jeune, construit sous Louis XIV, habité par le maréchal de Luxembourg, démoli en 1817, situé à l’emplacement de l’actuel château de Dino, et du château de Le Brun (1619-1690), premier peintre de Louis XIV. Ce dernier édifice se situait à peu près au milieu de l’actuel boulevard de l’Orangerie, sur la rue du Temple21.

À Deuil, en limite avec Groslay, s’étend le lac Marchais, qui aurait été le lieu du martyr de Saint-Eugène22. À l’origine, il s’agit d’un centre de culte païen pour les gaulois. À l’époque mérovingienne, le christianisme s’approprie le lieu en y fondant une partie de l’histoire légendaire de saint Eugène de Deuil : son corps, précipité dans l’étang par les Romains, aurait été retrouvé miraculeusement. C’est, de nos jours, un lieu de pêche à la ligne géré par une société de pêche groslaysienne23.

Dans le parc du château de La Chevrette, et dans celui du château de La Barre, se trouvaient des pièces d’eau alimentées par des sources captées sur Deuil, canalisées par des conduits hydrauliques maçonnés, qui ont été retrouvés lors de la construction de la Patinoire de Deuil, en 1969, ainsi que par le ru de Saint-Valéry.

Partant de la Chevrette, coulaient aussi le ruisseau de La Chevrette et celui des Presles24, qui se jetaient dans le ru de Coquenard (du nom d’un ancien étang asséché) ou ru d’Enghien.

Le ru d’Arra, quant à lui, prend sa source à la Butte Pinson (Villetaneuse) et va aussi se jeter dans le ru d’Enghien25.


Les conflits villageois pour l’eau

Des conflits ont été assez nombreux dans les villages de la vallée de Montmorency, entre les grands propriétaires bourgeois et les villageois eux-mêmes pour la sauvegarde de leur approvisionnement en eau. Nous ne prendrons qu’un exemple : celui de l’installation d’un projet grandiose d’une maison, la future maison Desnots, d’un parc avec des pièces d’eau, que Nicolas Desnots veut aménager à Montmorency avec, en particulier, la clôture de l’Étang Vieil, conflit dont Michel Rival nous en conte l’essentiel, pour la partie qui concerne cette captation.

« Les transactions (qui durent depuis 6 mois, après l’avis du Conseil du prince) aboutissent le 22 décembre 1629 par la signature du contrat de donation de l’Étang Vieil (ancien vivier seigneurial, en « ruine »). Ce bénéficiaire, qu’Henri II de Montmorency « gratifie et traite ainsi favorablement », se nomme Nicolas Desnots. Officier royal, il réside à Paris, paroisse Sainte-Opportune. Conseiller du roi, il est titulaire de la charge de trésorier général des bâtiments du roi, après avoir été contrôleur général d’Amiens. Desnots appartient à la haute bourgeoisie dont l’ascension dans l’échelle sociale ne fait que croître.

En contrepartie du versement du cens et de l’engagement de construire à proximité de l’Étang Vieil un nouvel abreuvoir, Desnots peut « enclore si bon lui semble » le don princier. Il satisfait à ses deux obligations et s’empresse d’exercer son droit.

La réaction du village ne se fait point attendre. On admet que « messire » Desnots se soit conformé aux termes du contrat en construisant – sans bourse délier pour la communauté – un nouvel abreuvoir le long du chemin de la Fosse-aux-Moines. Mais on lui conteste le droit d’inclure le chemin qui sépare l’Étang Vieil de ses terres et on revendique le droit de passage depuis le bas de l’étang jusqu’aux fontaines de la Tuilerie et Saint-Valéry. Desnots rétorque que la ruelle de la Tuilerie conduit, elle aussi, aux fontaines du village et que par conséquent il peut, sans léser personne, clore son domaine.

Finalement, les deux parties préférant « nourrir paix et amitié entre elles » s’accordent en 1631 sur un compromis. Desnots peut clore « l’étang avec le jardin de sa maison ». Le village renonce à ses droits sur le gué de la Tuilerie. Par contre, le bassin qui le jouxte restera propriété communale et Desnots devra l’aménager et l’accroître « en sorte que trois ou quatre bêtes puissent être abreuvées en même temps ». Enfin, il est autorisé à capter les eaux du gué des Saules et à remettre en eau l’Étang Vieil, sous réserve que la décharge du trop-plein alimente l’abreuvoir de la Fosse-aux-Moines26 ».

Le lac d’Enghien, ou étang de Montmorency

D’une surface de 48 hectares, dont 8 pour le « Petit Lac », de faible profondeur, 1 à 2,5 mètres, est né d’un vaste marécage endigué par l’homme, il est alimenté par de nombreuses sources et recueille entre autres, comme nous l’avons vu, les eaux du ru de Corbon et du ru de Montlignon. Le déversoir du lac, appelé ru d’Ormesson, ou ru d’Enghien, se jette dans la Seine à Épinay. Se dressait, en outre, un moulin important et l’on prélevait chaque année des poissons à la sortie de ce déversoir, en réglant des droits seigneuriaux aux châtelains de Montmorency.

À l’origine, le fond de la vallée de Montmorency consistait en un vaste marécage fangeux, s’étendant sur Soisy-sous-Montmorency, Deuil, Ermont, Eaubonne, Saint-Gratien, et Épinay, etc.27

Des tourbes, prélevées à la base d’un forage sur Enghien-les-Bains, ont donné une datation radiocarbone de : 11 240 +/- 330 ans B.P., soit à l’ère Quaternaire, à l’époque de l’Holocène, et au postglaciaire, légèrement postérieur aux sédiments continentaux du Würmien (dernière glaciation).

Le lac abrite les eaux les plus sulfureuses de France : jusqu’à 0,077 g/l. On connaît aujourd’hui les origines de cette particularité. Les eaux de ruissellement transitent dans le sol pendant deux à neuf ans et alimentent deux nappes d’eau sulfureuse situées à 15 et 22 m sous la surface du lac. L’eau de pluie traverse les couches gypseuses, puis de calcaire lutétien constituant la butte-témoin de Montmorency et se charge de sulfate de calcium. Arrivant dans les épaisseurs de tourbes au fond du lac, situées sous l’épaisseur de vase, le sulfate est activé par les bactéries présentes et se transforme en sulfure.


Le moulin de l’Étang

Il paraît probable que le premier moulin de l’Étang-Neuf-sous-Montmorency ait été édifié peu après la création de la pièce d’eau. S’il s’agit bien de lui, il apparaît dans les textes pour la première fois au XIIe siècle. En 1247, il est nommé Moulin de Saint-Gratien et en 1368, dans le cartulaire des fiefs de Montmorency, il prend le nom de Moulin de l’Estant. Propriété du seigneur de Montmorency, il est érigé sur le territoire de la paroisse de Deuil. En 1446, les bénédictins de Saint-Florent-de-Saumur, du prieuré de Deuil, paraissent avoir acquis des droits sur ce moulin qu’ils baillent à ferme pour seize ans conjointement avec le baron Jean II de Montmorency.

Grâce aux plans du XVIIIe siècle, on peut localiser l’emplacement de ce moulin. Il se trouvait situé entre la terrasse de l’actuel hôtel du Lac et celui de l’établissement thermal en retrait de la jetée. Un bief particulier, contrôlé par une vanne, permettait l’alimentation en eau. Le ru ainsi formé rejoignait ensuite, par derrière, le ruisseau déversoir principal connu sous le nom de ru d’Ormesson. Ce dernier coulait le long de la rue de Girardin puis occupait l’actuelle promenade de l’allée Verte. Son cours existe toujours aujourd’hui, mais souterrain et canalisé.

Au XVIIIe siècle, trois ruisseaux s’échappent de l’étang. Le premier, à l’emplacement de l’actuel pavillon du Lac est le trop-plein de la pièce d’eau. Le second, au droit de l’établissement thermal, constitue le bief particulier du moulin de l’étang. Le troisième, face à la rue de Girardin, est le ruisseau déversoir des bondes, que l’on ouvre lorsqu’on procède au vidage de l’étang. Tous ces ruisseaux, au débit régulé par des vannes, se rejoignent ensuite pour former le ru d’Ormesson ou ru d’Enghien 28.

Ce moulin de l’Étang était doté de deux moteurs hydrauliques (deux roues avec leurs tournants et travaillants). Il figure en 1853 sous le nom de Moulin de la Galette, guinguette sous la Restauration, et sera démoli en 1865 par la société qui exploite les eaux thermales.

Trois autres moulins sont également attestés : en 1791, apparaît le moulin des Iles ou Petit Moulin d’Ormesson, situé à l’emplacement des serres municipales, il sera démoli en 1840. Le Moulin d’Ormesson, attesté au XIIIe siècle dans les conflits entre l’abbaye de Saint-Denis et les seigneurs de Montmorency, propriétaires de l’Étang-Neuf-sous-Montmorency, cesse toute activité après la guerre de Cent Ans. Enfin, le moulin à vent de La Croix-Blanche à Montmorency, attesté à partir du XVIe siècle jusqu’en 1641, peut avoir été situé à l’angle de la rue du Général-de-Gaulle et de l’avenue de la Division Leclerc, mais aucun vestige de ce moulin n’a été retrouvé.


La présence des glacières dans les parcs des châteaux de la Vallée

À l’origine, une glacière est, dans la nature, une grotte contenant de la glace naturelle. On trouve des glacières dans les Pyrénées, dans le Vercors, dans les Alpes autrichiennes, dans le Djurdjura. Certaines d’entre elles sont les reliques de la période postglaciaire du Würm (10 000 ans B.P.).

« Les hommes, dès l’antiquité, ont donc imaginé des solutions de stockage permettant de s’approvisionner en toute saison grâce à des édifices conçus spécialement : les glacières. Hippocrate en recommandait déjà l’emploi 400 ans avant notre ère. La conservation de la glace est relativement facile par suite de sa chaleur spécifique de fusion élevée : 334 joules par gramme, soit la chaleur nécessaire, par exemple, pour élever un gramme d’eau de 0° à 80° C.

À partir, surtout du XVIIe siècle, les hommes ont construit des glacières en bois ou en pierre en réalisant une cavité souterraine calorifugée où l’on conservait de la glace ou de la neige, recueillis durant la période hivernale, permettant ainsi de la conserver sur une période assez longue, de l’ordre de l’année, voir plus, mais avec une perte inévitable. Les possibilités de stockage sont néanmoins limitées. La construction d’une bonne glacière est coûteuse, ainsi que son remplissage, la glace naturelle reste donc pendant longtemps un produit assez rare, cher, réservé aux plus fortunés »29 .

Constitution de base d’une glacière

« Une glacière comporte un réservoir de glace, ou cuve. Sa capacité varie de 15 m3 environ pour les plus petites jusqu’à 10 000 m3 pour la plus grande ; 50 m3 est une capacité très courante. La cuve possède dans sa partie inférieure un dispositif d’évacuation d’eau de fusion (puisard), ses parois sont en matériaux isolants variés : bois, pierre, brique, terre, etc. Sa partie supérieure (coupole), également calorifugée, est pourvu d’un ou plusieurs accès, normalement fermés (sas à 2 portes ; orientés généralement au nord), qui permettent remplissage et extraction de la glace. N’étant pas possible toutefois d’éviter tout apport de chaleur extérieure, il faut accepter une perte de glace dans le temps. Cette perte varie suivant la qualité de la construction, du prélèvement plus ou moins fréquent et du climat local. Elle est comprise entre 1 et 15 % du volume par mois. Une valeur courante se situe autour de 3 % ».30

Glacière maçonnée

« Pratiquement, la glacière maçonnée dans un état de conservation plus ou moins bon, est le seul type que l’on rencontre encore actuellement en nombre important, aussi bien en France qu’à l’étranger.

Présent depuis le Moyen Âge, il n’en reste que très peu datant de cette époque là. Il n’y a pas de critères précis permettant de distinguer les périodes de construction. On peut néanmoins remarquer que, le plus souvent, les plus anciennes glacières ont des diamètres de cuve de l’ordre de 2 à 3 mètres, bien qu’il en existe de plus grandes.

À partir du milieu du XVIIe siècle, le diamètre de cuve le plus courant se situe entre 4 et 5 m, mais celles de grands châteaux ou du type industriel (jusqu’à 50 000 tonnes) vont jusqu’à 10, voire 12 mètres »31.

Nous avons actuellement recensé, seulement pour la vallée de Montmorency, un total de 22 glacières maçonnées, réparties sur 12 communes, dont 8 seulement sont conservées, soit 36 % du total32. Les communes concernées sont : Deuil (2, Châteaux La Barre, La Chevrette), Enghien (>3, Grand-Hôtel, Ormesson, Thermes), Eaubonne (2, Châteaux de La Chesnaie, de La Tour), Ermont (1, Château de Cernay), Franconville (3, parcs Châteaux du comte d’Albon, de Cadet de Vaux, de Michel Velut de la Crosnière), Margency (1, Château du Grand Bury), Montlignon (1, Château de la Maison Blanche), Montmorency (2, Parcs des Châteaux Crozat, de Mora), St-Leu (2, parcs Château-d’en-Bas, de La Chaumette), St-Prix (3, parcs de Rubelle et Double, Prieuré Blanc), Sannois (1, Château de la Seigneurie), Taverny (1, Château de Boissy). Il s’agit, bien sûr, d’un nombre minimum d’individus (NMI) par commune, indiqués avec les noms des parcs ou châteaux.

Nous ne prendrons qu’un seul exemple, celui de la glacière du fief de Rubelle à Saint-Prix : il s’agit d’un parc du XVIIIe s., avec pièce d’eau (90 x 20 m) indiquée sur les plans Loiret de 178333 et d’Intendance fin XVIIIe siècle,34 et abreuvoir (devenu lavoir communal, recevant les eaux de fonte, actuellement comblé) de l’autre coté du chemin de St-Leu à Moulignon (act. rue de la Marne). Le parc a été remodelé en 1854 par le paysagiste Louis-Sulpice Varé, pour le compte de Léopold Double. La glacière subsiste sous un monticule boisé. Elle est située dans un petit parc communal protégé, rue de la Marne (accès libre : une belle plaque faïencée indique l’emplacement de cette glacière)35.


Les cressonnières


Compte tenu d’un milieu humide argileux et tourbeux, la possibilité d’établir des cressonnières sur le territoire de Saint-Gratien - au sud-est du Bois Notre-Dame, indiqué comme étant sur Eaubonne « où se trouve le Champ de Courses d’Enghien » (en réalité situé sur le territoire de Soisy-sous-Montmorency) - s’est avérée possible par l’arrivée de M. Fossier, cultivateur des cressonnières de Saint-Léonard et de Saint-Firmin près de Senlis (Oise), qui souhaitait s’installer et exploiter dans une zone humide, plus proche de la capitale.

La consommation du cresson est fort ancienne, puisqu’elle est attestée dans certaines abbayes dès le XIIe siècle. La ville de Vernon (Eure) reçut le privilège de le faire figurer sur ses armes. En effet, lorsque Saint Louis (1226-1270), allant se recueillir sur la tombe de saint Adjutor et assoiffé, demanda de se rafraîchir, « on lui servit une salade de cresson qui lui fit un bien extrême ». Et l’auteur du Viandier, au XIVe siècle, conseillait de le mélanger avec de la bette, ou porée, sans doute pour l’adoucir.

Par ailleurs, sa culture est bien attestée au XVe siècle dans les environs de Rouen, puisque, en 1498, les comptes de Bertrand Aymeric, prêtre et receveur de la seigneurie de Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime), font état de vingt-quatre journées dues par certains jardiniers de Rouen, dans lesquelles il était prévu, entre autres, « de couper l’herbe au bout de l’allée de la cressonnière et plusieurs autres », ainsi que le nettoiement de la « fosse de la cressonnière et plantation du cresson ».36 

Chars (Val d’Oise) fut le plus important centre de production de cresson du département : cent paniers (mannes à cresson en osier), à une époque, partaient chaque soir de la gare pour les halles de Paris. Au plus fort de l’activité, en 1931, 26 hommes, dont 15 patrons, travaillaient au cresson, et souvent de père en fils.

Les cressonniers se sont souvent heurtés, lorsqu’ils souhaitaient établir des fosses, à l’hostilité d’une partie de leurs concitoyens, en particulier des meuniers des moulins à eau qui craignaient une baisse du niveau de la rivière.

« La meilleure façon pour semer le cresson, c’est juillet, car trop tôt ça fait des fleurs, trop tard ça ne va pas. D’abord, il faut nettoyer, enlever les vieux chaumes, et puis nettoyer le fond, c'est-à-dire la vase. On met à sec le plus possible pour semer les petites graines. Il faut une bonne chaleur, c’est 12°C. On a commencé à faire des analyses de l’eau, on peut dire depuis vingt ans. Le service d’hygiène a commencé à descendre, et à fermer les cressonnières alimentées par les eaux de rivière pour ne garder que celles qui employaient des eaux de sources…37 ».

C’est principalement à cause de cette dernière raison que les cressonnières de Saint-Gratien ont dû abandonner la culture du cresson. En effet, nous n’avons pas ici l’équivalent des puits artésiens utilisés dans le Vexin (nappe des sables du Cuisien et argiles du Sparnacien). De nombreuses cressonnières ont été, en effet, installées au nord de l’anticlinal de Vigny, dans la vallée de la Viosne, près de ces sources d’eau pure, jaillissantes sous pression.

À Saint-Gratien, les cressonnières mises en place, dès 1833, par M. F.-V. Fossier sont alimentées par neuf forages profonds de 14 à 66 m de profondeur, sur une surface d’environ un hectare. L’eau jaillissante est claire et fraîche (14° C environ).

Elles comprennent 30 fosses rectangulaires de 100 m de longueur et 3 m de largeur, pour une profondeur de 40 à 45 cm, remplies de 15 cm d’eau, occupant une surface de 8 000 m2 environ.

M. Fossier ne laboure pas les fonds de fosses qui doivent être plats et légèrement pentés (1 à 15 cm par mètre) pour la circulation de l’eau d’une fosse à l’autre. Il ne met pas de fumier au fond. Au mois d’août, après avoir planté par pincées les plants tous les 10 cm, en 3 ou 4 jours, les tiges se redressent, la plante commence à faire tapis, 5 à 6 jours après, on répand un peu de fumier de vache (remplacé plus tard par des engrais minéraux), en le pressant au moyen de la schuèlle (une planchette fixe et large sur un long manche oblique) et l’on introduit l’eau, au bout de 8 jours, sur une hauteur de 10 à 12 cm environ. Le schuellage, ou passage du rouleau, a lieu tous les 2 jours. La première coupe a lieu 6 semaines après le semis. Chaque fosse est replantée tous les ans et donne de douze à vingt récoltes, qui ont lieu principalement dans l’été. Le travail le plus dur est celui de la cueillette du cresson, brin par brin, réalisée uniquement par des hommes, travaillant à genoux, à 70 heures par semaine, sur une planche en travers de la fosse, la tête en avant. À la fin de la journée ils se disent « broyés », mais l’habitude prend le dessus. Une botte de cresson fait 25 cm de tour, à l’époque (1845). Chaque fosse fournit de 40 à 100 douzaines de bottes dans la saison. Chaque charretée de M. Fossier emmenée aux Halles de Paris comprend 2 400 bottes, vendues chacune en moyenne 5 centimes, rapportant 120 francs par livraison.

Les cressonniers ne se contentaient pas exclusivement de la culture du cresson. Dans les bandes de terre entre les fosses - les ados, ou grandes planches maraîchères - ils cultivaient des choux, des haricots, des pommes de terre, dites Vitelottes, des choux-fleurs, des céleris, artichauts, etc.38

Les cressonnières ont été fermées, par mesure d’hygiène, mais aussi sous la pression des promoteurs qui souhaitaient obtenir des terrains importants et moins chers pour construire des immeubles, dans les années 1960-1970.


La pisciculture et les viviers ou fosses à poissons

L’Étang Neuf sous Montmorency est attesté au XIIe siècle dans les textes, ainsi que l’Étang Vieux sous Montmorency (situé au-dessus du précédent, il a disparu de nos jours), où sont pêchées des anguilles. En 1314, les religieux du Meynel réclament au seigneur de Montmorency la dîme des anguilles prises en ces deux étangs39.

Des fosses à poissons sont attestées à Montmorency, aussi bien dans des domaines laïques, religieux que chez les paysans. Ils servent de viviers pour les cent jours de maigre annuel notamment à l’étang Notre-Dame, devenu la mare des Champeaux et à la Fosse aux Moines, appartenant aux chanoines de Saint-Victor, desservant la collégiale des Montmorency, et située sur le parcours du ru Saint-Valéry.

Mathieu IV fait l’acquisition à Saint-Leu du vivier Bourdon. L’hôtel-Dieu de Montmorency possède son propre vivier. La demeure seigneuriale du Marchais à Groslay, celle d’Eaubonne, ont leurs viviers attenants40.

Le gord, du bas latin gordum, est une pêcherie composée de deux rangs de perches plantées au fond d’une rivière en travers de son cours, de manière à former des ailes dont l’angle intérieur est bouché par un verveux. Généralement, deux gords sont accolés l’un à l’autre. Mentionnés dans des textes de la période médiévale à la période moderne et retrouvés lors de recherches archéologiques, ils ont été reconnus dans les fleuves ou rivières comme la Seine ou l’Oise.


Les eaux thermales d’Enghien.

Le père Cotte (1740-1815), oratorien de la collégiale de Montmorency, découvre en 1766, les vertus thérapeutiques des eaux sulfureuses du « ruisseau puant qui prend sa source au nord de l’étang de Montmorency ». L’eau est alors commercialisée et mise en bouteilles sous le nom d’eau d’Enghien.

Le premier établissement thermal ouvre ses portes en 1820. Par la suite, d’autres sources sulfureuses sont découvertes.

L’exploitation de ces eaux minérales engendre le développement du Hameau des eaux et provoque la naissance, en 1850, de la commune d’Enghien-les-Bains.

Les eaux thermales fournies par 13 sources, dont 9 principales, sont limpides et leur température est de 13° C.

Aujourd’hui, les eaux d’Enghien sont recommandées dans les affections respiratoires, bucco-dentaires, rhumatismales, et dermatologiques.


Les sources d’eaux minérales

Les sources exploitables sont peu nombreuses dans la région. À Saint-Leu-la-Forêt, c’est la source Méry, du nom du fondateur de l’établissement des Eaux de Saint-Leu, Auguste Méry. Celui-ci capte les eaux de la fontaine Genêt, qui forment une source, à la grotte du Gros-Rocher.

Les ateliers d’embouteillage comprennent une gazéification, une fabrique de caisses en bois, une autre de bouchons et une imprimerie. L’entreprise emploie plus d’une centaine de personnes et utilise 40 chevaux et 8 bœufs pour la livraison. La source, contrôlée par l’Etat, acquiert une renommée régionale. Le propriétaire revend son entreprise et décède peu avant 1930. L’exploitation, gérée ensuite par M. Brion, se poursuit jusque dans les années 1960 puis elle est revendue à la Société des eaux d’Évian qui en interrompt l’activité41.

La source Saint-Marc à Franconville porte ce nom en raison de son jaillissement près de l’ancienne maladrerie médiévale42. Cette petite industrie, créée en 1948, emploie à l’époque 15 personnes et conditionne l’eau en bouteilles de verre.

En 1957, sous sa nouvelle appellation de Source Arline, l’entreprise entreprend de grands travaux : la construction de l’autoroute A15, au flanc de la colline, a en effet bouleversé les couches de terrain, et de nouveaux greffons de captage des eaux sont nécessaires.

En 1968, la marque se diversifie avec l’eau Arline gazéifiée et les sodas Quick aux jus de fruits, dont la production cesse dès 1970.

À la fin du XXe siècle, l’établissement se développe, notamment grâce au groupe Eau de France Cristaline43.


Les captages d’eau potable

Nous prendrons simplement trois exemples pour illustrer l’évolution des captages d’eau dans les villages, qui ont rencontré quelques limites lorsque la population s’est accrue.

Au XIXe siècle, Franconville, bien pourvue en sources et en puits, possède assez d’eau pour les besoins de ses 1 300 habitants et de leurs bêtes, ainsi que pour les bassins des parcs des grandes propriétés (château du comte d’Albon, de Cadet de Vaux, maison Suger, etc.).

L’eau est collectée au flanc de la colline par une canalisation principale, dont l’écoulement est surveillé grâce à des regards, qui sont de petites constructions en pierre et en brique. Un quadruple réservoir, bâti en 1891, améliore la distribution aux bornes-fontaines publiques, réparties dans le village. Deux lavoirs et au moins trois abreuvoirs sont mis à la disposition des villageois.

Mais, en 1904, le nouveau quartier de la gare se construit, et la population augmente. La Compagnie générale des eaux établit alors un réseau apportant l’eau de l’Oise à la commune et chez les particuliers44.

En juin 1819, à Taverny, le conseil municipal s’entend avec le baron Dubarret, propriétaire du château du Haut-Tertre, à propos d’une source appelée la Cionnette, qui se trouve dans le parc du château et qui dessert la fontaine de La Barre, autrefois au cœur de Taverny.

La fontaine Boulmet est créée rue de Paris, à la suite d’un projet qui aurait été proposé le 8 décembre 1822 par M. et Mme Tournière, donateurs du terrain. Les eaux proviennent du lieu-dit Les Saussaies et sont amenées par la sente des Tartarons45.

À Saint-Prix, un bel exemple de captage de source a été réalisé, à la fin du XIXe siècle, au château de la Terrasse (là où Victor Hugo séjourna jusqu’en 1840), sous l’impulsion de l’archevêque de Paris, Guibert, en retraite dans cette maison d’accueil pour les prêtres âgés et infirmes. Il fit rechercher une source, dans le haut du bois du parc du château, en forêt de Montmorency en 1873. Le conduit hydraulique, dans lequel on peut se tenir debout, a plus de 100 m de longueur. Creusé dans les sables de Fontainebleau, il possédait une fosse de dessablage à mi-chemin et sortait au-dessus du jardin des sœurs de la maison Saint-Joseph, puis alimentait un bassin, avec une fontaine monumentale qui existe toujours, et se jetait ensuite dans la pièce d’eau, asséchée de nos jours. Le cardinal Guibert, qui attendait son heure prochaine, demanda au vicaire général revenant de la Terrasse : « L’eau coule-t-elle toujours, là bas ? ». Dans cette maison est conservé, en outre, un plan hydraulique de 1883, réalisé pour l’ancien propriétaire M. Vallé, donateur de la maison de retraite. Ce type de plan assez rare mérite d’être signalé pour son intérêt historique et scientifique46.


Les fontaines

À Saint-Leu-la-Forêt, bien pourvue en sources et en puits, l’eau est collectée au flanc de la colline, ce qui améliore la distribution aux bornes-fontaines publiques, réparties dans l’ensemble du village.

La fontaine de Boissy, au début du XXe siècle, est un édicule à fenêtres ogivales néo-gothique provenant de la propriété Rachel qui sert de décor à cette fontaine, pérennisée par un tableau d’André Mugnier, aquarelliste de Franconville. À la fin des années 1990, un mur en meulière remplace cette structure, et l’eau très sulfatée, qui possédait des propriétés thérapeutiques reconnues contre les maladies des reins, ne coule plus47.

À Saint-Prix, la fontaine de Saint-Prix ou fontaine Commode, était la principale fontaine du village qui possédait en outre des puits. Elle est liée au pèlerinage développé autour des reliques du saint, et qui, à partir du XVe siècle, s’amplifie durant le XVIe siècle et perdure jusqu’au XVIIIe siècle48.

La fontaine médiévale, datant du XIIIe siècle selon la tradition, confirmée récemment par l’archéologie, est restaurée en 1870 par Julien Ponsin, puis à nouveau en 1999.

Nous ne reviendrons pas sur la présence des huit fontaines de Montmorency, dont nous avons déjà parlé.


Les puits à eau

Nous prendrons simplement un exemple de puits, qui étaient nombreux dans certains villages bien pourvus par la nature géologique du terrain (sables et argile) des coteaux des buttes-témoins.

À Saint-Prix, un puits à eau mitoyen a été étudié, puis restauré, à l’est de l’église et du prieuré Noir. Ce puits pourrait être l’ancien puits d’œuvre de l’église et du prieuré Noir. L’eau était puisée depuis la partie supérieure de ce puits, portant une margelle et un support métallique de poulie, ou par une ouverture percée à mi-hauteur dans sa maçonnerie de meulière compacte liée au plâtre, car il était utilisé pour des parcelles voisines sises à des niveaux différents, compte tenu de la forte pente. L’eau de ce puits se trouve au niveau de la nappe phréatique de la fontaine de Saint-Prix, située 7 mètres plus bas, c’est-à-dire à la limite géologique inférieure des sables stampiens (épais de 50 m), formant un excellent filtre et des marnes à huitres sous-jacentes. C’est à cette altitude, de 125 mètres N.G.F, que, compte tenu de la présence de l’eau, le village a été fondé dès la période antique ou tout au moins dès la période mérovingienne49.


Les lavoirs

Nous avons rencontré quelques lavoirs à Montlignon et à Eaubonne, par exemple, en suivant le cours des rus ou ruisseaux. Des exemples récents montrent que l’on reste attaché au petit patrimoine tel que les lavoirs qui, après avoir apporté aux villageois au XIXe siècle un lieu collectif pour le lavage du linge, point de convivialité pour les lavandières, offrent de nos jours quelques touches de fraîcheur dans les lieux où ils sont situés.

Nous prendrons comme exemple celui de l’Eauriette à Saint-Leu-la-Forêt, dont la mise en place est datée de 1873. Lorsque le réservoir de 300 m3 est construit à l’Eauriette, les eaux des sources collectées alimentent une demi-douzaine de bornes fontaines ainsi que trois lavoirs dont celui-ci, qui comprend la réserve d’eau et le bac de dessablage.

Le lavoir à trop-plein servait autrefois aux lavandières et aux ménagères. L’eau de l’Auriette alimente aussi la fontaine de La Pissotte et d’autres sources existent encore au bois Sainte-Geneviève, au-dessus de la rue de l’Ermitage, à la Fontaine-Genêt, en forêt, et près de La Châtaigneraie.

L’abondance de l’eau à Saint-Leu lui vaut à la commune, durant la Révolution, le 3 germinal an II, 23 mars 1794, le nom très évocateur de Claire-Fontaine50.


Les pédiluves

Dans la région, les pédiluves ou lave-sabots sont devenus très rares, alors que la plupart des villages agricoles en possédaient un. Ils ont disparu par vétusté ou ont été détruits suite à l’exploitation qui ne se faisait plus avec des animaux de trait, chevaux ou bœufs, mais avec des tracteurs.

Le seul qui soit bien conservé est celui de Béthemont-la-Forêt, en forme de « U » : au retour des labours, on faisait entrer les chevaux par une rampe inclinée et pavée. Ils se réfrigéraient les jambes et en même temps se décrottaient les fers, puis ils ressortaient par la rampe inclinée opposée.

À coté du pédiluve, une fontaine-abreuvoir est également conservée. Elle est attestée par le cadastre napoléonien de 1833. En outre, le lavoir attenant présente un impluvium central51.


La protection et la gestion de l’eau aujourd’hui

Le 3 janvier 1992, la loi sur l’eau est promulguée : « L’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels sont d’intérêt général… ». L’application de ce texte revêt une importance capitale dans notre département, où le développement de l’activité humaine ne cesse de perturber le cycle de l’eau et où il faut faire face au traitement d’un volume d’eaux urbaines résiduaires sans cesse croissant52.


En conclusion

En parcourant la vallée et la forêt de Montmorency, nous avons retrouvé la présence de l’eau depuis les sources, rus, ruisseaux, rivières avec leurs aménagements anthropiques : étangs, lac, cressonnières, viviers et fosse à poissons, gords sur les rivières, et avons découvert la raison de l’implantation des villages, là où l’homme peut trouver cette eau facilement, base de toute vie. Nous avons découvert tout ce petit patrimoine de fontaines, abreuvoirs, glacières, captages de sources, lavoirs, puits, pédiluves, et pu voir leur évolution et leur répartition dans le temps et l’espace.



Gérard Ducoeur,

juin 2009-janvier 2011.



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Publié sur le site de Valmorency (Association pour la promotion de l’histoire et du patrimoine de la Vallée de Montmorency) : www.valmorency.fr

Tous droits d’auteur réservés. Reproduction soumise à autorisation avec citation de la source (contact : contact@valmorency.fr).


1 Cf. notre article « La préhistoire en vallée de Montmorency ».

2 Cf. notre article « Présentation de la vallée de Montmorency dans le Parisis, géologie, géomorphologie, utilisation des roches et des ressources naturelles par l’homme ».

3 Collectif, Géographie du Val d’Oise, Musée départemental de l’Éducation, CGVO, 1994, p. 32-34 et 64-72.

4 Il faudrait en outre citer le ruisseau de l’Étang de Chauvry, dont la source se trouve en forêt de Montmorency mais il se jette dans le ru du Vieux Moutier, au nord du bassin versant de l’Oise, tel que défini par l’IAURIF.

5 Hurard (S.), Wabont (M.), Les adductions de l’abbaye cistercienne de Maubuisson à Saint-Ouen-l’Aumône (Val d’Oise) : Fouille des réseaux hydrauliques, des captages médiévaux et modernes de la source de La Vacherie (gare de Liesse) in BAVF-VO, n° 39, Année 2007, p. 95-113.

6 Lombard-Jourdan (A.), Le château de La Briche, une résidence anéantie entre Épinay et Saint-Denis, Mémoires FSHAPIDF, t. 47, 1996, p. 287- 318. Plan du XVIIIe siècle, p. 304, fig. 10.

7 Sa source est située au S.-E. du bois des Éboulures et son cours canalisé. Cité par Bertin (H.), (sous la dir.), En passant par … Franconville-la-Garenne, Maury, 1986, p. 35. On parle aussi du ru du Carroge pour Franconville. Cité par Bedos (B.), La Châtellenie de Montmorency des origines à 1368, Aspects féodaux, sociaux et économiques, SHAP VOV, 1980, p. 23.

8 Blumenfeld (H.), Stratification de cartes et aménagements, Cahiers de l’IAURIF, n° 119, 1997. Un dessin minute de la carte « des Chasses » au 1/14 400e environ (c. 1764-1773) où figurent l’Étang d’Ermont (pièce d’eau quadrangulaire et parc), le ru de la Fontaine, Eaubonne et le ru de Montlignon, extrait SHAT, DETM, NNB, NC E 970193, p. 57.

9 Ponsin (A.), Carte de la vallée de Montmorency, 1/20 000e, Montmorency, (c.1865-1870). Figurant les anciennes propriétés, avec les pièces d’eau et toute l’hydrographie.

10 Lamant (H.), Eaubonne en 1900, CHAEVM, publication n° 3, 1976, p. 29.

11 Thomas (R.), Au village d’Eaubonne (1590-1815), chez l’auteur, Eaubonne, 1988, plan AMCC de 1766, p. 160.

12 Neu (J.-P.), La fin de siècle, in Enghien-les-Bains. Nouvelle histoire, éd. du Valhermeil, 1994, plan cadastré de 1768, p. 32.

13 Tyl (P.), « Quartier La Source. L’étang de Coquenard », Si Épinay m’était conté dans Le magazine d’information municipale d’Épinay-sur-Seine, n° 76, juin 2008, p. 28-29.

14 Cf. notre article « Le rôle social et économique des institutions religieuses dans la châtellenie de Montmorency ».

15 Arch. nat., LL 1157, fol. 278-281. Cité par Bedos (B.), op.cit. p. 259, note 358.

16 Bertin (H.), (sous la dir.), op. cit., p. 19, 21 et 36.

17 Bastard (J.), Delaplace (J.), Montlignon d’hier et d’aujourd’hui, éd. du Valhermeil, 2009, p. 42-47.

18 Bedos (B.), op.cit. p. 144.

19 Bastard (J.), Delaplace (J.), op. cit. p. 44.

20 Rowe (Ch.), La fontaine des Haras à Montmorency, in Bull. SHAP VOV, Pontoise, n° 17-18, 1972, p. 20-23.

21 Rival (M.), Montmorency, son parc et ses trois châteaux, in Vivre en Val d’Oise, n° 15, sept.-oct. 1992, p. 32-45.

22 Cf. notre article « L’église Notre-Dame et Saint-Eugène de Deuil ».

23 Chairon (F.), Bourlet (M.), Deuil-la-Barre, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 241.

24 Bournon (F.), Épinay, notice historique et renseignements administratifs, in Monographie des Communes du Département de la Seine, État des communes à la fin du XIXe siècle, Montévrain, 1896, en part. p. 33.

25 Bournon (F.), Épinay, op. cit., p. 33, Hydrographie.

26 Rival (M.), op. cit., p. 34.

27 Représentant encore, en 1845, une surface de 150 ha, sur les 7038 ha du bassin-versant du lac d’Enghien (IAURIF). Cf. supra note : 12.

28 Chairon (F.), Le terroir d’Enghien-les-Bains des origines à 1850, in Sueur (P.), (sous la dir.), 1850-2000, du hameau à la ville. 150 ans d’histoire d’Enghien-les-Bains, Valhermeil, Enghien-les-Bains, 2000, 240 p., p. 31-44.

29 Martin (J.), Glace naturelle et glacières, éd. Didro, 2005, 80 p., en part. p. 8-9.

30 Martin (J.), op. cit., p. 18.

31 Martin (J.), op. cit., p. 21.

Martin (J.), Les glacières françaises. Histoire de la glace naturelle, éd. Errance, Paris, 1997, 64 p.

32 Ducoeur (G.), et al., Inventaire et bibliographie sur les glacières du Val d’Oise, 2009-2011, à paraître, 18 p.

33 Plan de la seigneurie de St-Prix appartenant à Mr. Le Bas du Plessis, colonel d’infanterie, capitaine au régiment des gardes françaises par Loiret, architecte à Louvres-en-Parisis, 1783. Cité dans Rey (A.), La fin de l’ancien régime à Saint-Prix, La seigneurie, Paris, 1881, 64 p. (Plan Loiret, 1783, en annexe).

34 A.N., III, S et O., 295 (1) : plan d’Intendance de Saint-Prix, fin XVIIIe siècle.

35 Ducoeur (G.), Saint-Prix, in Le patrimoine des communes du Val d’Oise, Ile-de-France, Flohic, 1999, t.2, p.781, photo et texte de présentation de la glacière.

Ducoeur (G.), Dossier pour la sauvegarde de la glacière du fief de Rubelle, nov.1995, en mairie de St-Prix, 4 p. 5 pl., 1 cliché de 1992, avec historique du domaine et la liste (non limitative) des glacières conservées sur le Val d’Oise.

Balland (R.), Donzelle (G.), Ducoeur (G.), Poupon (C.), Renaux (D.), Histoire de Saint-Prix, AREM, 1982, 280 p.(p. ;120 le plan d’Intendance fin XVIIIe s.)

36 Arch. dép. Seine Maritime, G 483.

37 Briand (J.), Waro (F.), (sous la dir.), Le cresson : une culture florissante, in catalogue Boire ou manger autrefois en Vexin-Thelle, éd. Le Pétillon, Éragny-sur-Epte, 2002, p. 147-159. Enquête ethnographique auprès de M. Georges Delarue.

38 Héricart de Thury (Vte), Rapport sur le dessèchement et la mise en culture des anciens marais d’Ermont, Saint-Gratien, Épinay par M. Fossiez, in Revue horticole, seconde série, tome quatrième, Paris, 1846, p. 190-195.

Sulpice Raison (père), Rapport sur la fertilisation des terrains marécageux dépendants de la commune de Saint-Gratien, et de plusieurs communes environnantes, mis en valeur par M. Fossier et ses imitateurs, in Mémoires de la Société d’horticulture du département de Seine-et-Oise, t. 4, Versailles, 1844, p. 132-139.

39 Arch. Musée Condé Chantilly, BA 8 : Forêts.

40 Bedos (B.), op. cit., p. 258-259.

41 Ducoeur (D. et G.), Saint-Leu-la-Forêt, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 768.

42 Cf. notre article « Les maladreries, les léproseries, les Hôtels-Dieu en vallée de Montmorency ».

43 Bertin (H.), Franconville-la-Garenne, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 290.

44 Bertin (H.), op. cit., p. 284.

45 Cavard (J.-C.), Marty (A.), Schauinger (L.), Taverny, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 856.

46 Ducoeur (D.et G.), Saint-Prix, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 779.

47 Ducoeur (D.et G.), Saint-Leu-la-Forêt, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 762.

48 Cf. notre article « L’église Saint-Germain et le pèlerinage à Saint-Prix ».

49 Cf. notre article « Les prieurés des abbayes de Saint-Martin de Pontoise et de Saint-Victor de Paris à Saint-Prix ».

50 Ducoeur (D.et G.), op.cit., p. 767.

51 Cavard (J.-C.), Marty (A.), Schauinger (L.), Béthemont-la-Forêt, in Le Patrimoine des communes du Val d’Oise, Flohic, 1999, p. 845.

52 Collectif, Géographie du Val d’Oise, op. cit. p. 79.