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Le Père Darlu, curé de choc, titulaire du record de longévité pastorale

Pierre Darlu (c. 1720-1804) est le curé qui détient le record de la durée d’exercice dans une même paroisse, non seulement au Plessis-Bouchard, où il officie pendant 43 ans, de 1744 à 1787, mais en Vallée de Montmorency, du moins à notre connaissance.

Il est un pasteur plein de zèle et de dévouement et donne à l’église du Plessis-Bouchard une splendeur qu’elle n’a jamais connue en l’ornant de magnifiques boiseries, qui ont été malheureusement mutilées en 1793. Il dispose certainement d’une fortune personnelle, car il peut démissionner en 1787, tout en restant paroissien du Plessis-Bouchard, qu’il continuera d’habiter jusqu’à sa mort en 1804. Le 1er juin 1783, il établit d’abord une fondation pour le repos de son âme. À sa mort, le curé devra dire à son intention une messe par semaine et recevra, en récompense, 52 livres par an, c’est-à-dire une livre par messe1.

Mais sa fondation la plus importante est celle qu’il établit le 29 septembre de la même année en faveur de la cure, de la fabrique, du chant religieux dans l’église, au soulagement des pauvres et surtout à la création d’une école primaire religieuse2.

Tout en se trouvant « en retraite », il continue à servir la paroisse en apportant son appui aux curés successifs : Jean-François Robillard (jusqu’en 1790), Pierre Félix Lefebvre et Paul Jacques de la Garde (probablement jusqu’en 1793). Il semble être resté au village pendant toute la période révolutionnaire – ou presque – alors même que ses successeurs l’ont déserté.

Pierre Darlu prend d’abord parti pour la Révolution dans la mesure où il contribue à rédiger le cahier de doléances et où il prononce son serment constitutionnel, bien que tardivement, le 15 mai 1791, en l’église du Plessis-Bouchard. Le 28 décembre 1792, il prête encore le serment prescrit par la loi du 15 décembre précédent. Quand les temps deviennent plus durs pour les églises et leurs desservants, et après le départ du dernier curé, le P. Darlu semble continuer son apostolat, probablement d’une manière discrète, voire clandestine. Mais son action reste suffisamment visible pour inciter les représentants du peuple à signaler à la surveillance du district « le nommé Pierre Darlu, curé du Plessis-Bouchard, qui nous paroit un vieux prêtre fanatique. Examinez les faits qui lui sont imputés, et empêchez qu’il n’influence plus longtemps les âmes faibles et peu instruites. Exigez du moins qu’il s’éloigne de cette paroisse et se retire dans une autre et surtout dans quelque ville où son influence ne pourra point être dangereuse » 3.

Il exerce en effet son ministère, à titre de suppléance, à Ermont, où il vient plusieurs fois officier. En 1792, il assure même la fonction de desservant. Il est probable qu’il administre clandestinement des baptêmes et des mariages « suivant le pouvoir qui m’en a été donné par Monsieur l’Evêque de Versailles ». C’est lui aussi qui commence à rédiger le premier registre d’état-civil, où l’on relève quelquefois la référence à un baptême. Lors de la reprise du culte en 1795, il vient offrir ses services à la municipalité d’Ermont et prête le nouveau serment exigé.

Le P. Darlu redevient officiellement curé du Plessis-Bouchard peu de temps avant son décès, qui intervient le 28 février 1804. Il est inhumé au cimetière de la commune. Lors de l’agrandissement de ce cimetière en 1863, sa tombe n’est pas respectée et ses ossements sont mélangés à ceux des autres cadavres exhumés.


Haudry de Soucy, parlementaire et sous-préfet

Il convient de citer une personnalité que Charles Lefeuve indique comme prédécesseur de Frédéric Gaillardet au Plessis-Bouchard, à savoir un certain M. Haudry de Soucy, sans prénom – comme c’est souvent le cas chez Lefeuve – en indiquant seulement, dans l’édition de 18564, qu’il est « ancien sous-préfet », ce qui a guidé nos recherches. Nous avons trouvé un seul personnage portant ce nom dans le corps préfectoral, à savoir André-Jules Haudry de Soucy, dont nous résumons ci-après la biographie. Nos interrogations portent sur deux points :

- Lefeuve dit de lui qu’il « a fait aussi des pièces de théâtre »5. Or aucun Houdry de Soucy, à cette époque, n’a eu de lien avec le milieu théâtral. Nous pensons que Lefeuve le confond avec le comédien Charles Odry. Cette confusion doit probablement être mise en relation avec l’anecdote suivante :

« Un biographe parlementaire de 1824 écrivait à son sujet : « Il faut, bien se garder de confondre M. Haudry, député de Seine-et-Oise, avec M. Odry, auteur du Poème des gendarmes. Il y a cependant un point de comparaison entre M. Haudry de Soucy et M. Odry sans Soucy : c’est que celui-ci, comme chacun sait, est un approvisionneur de gros sel6, tandis que l’autre est administrateur des salines, ainsi que nous l’apprend l’Almanach royal »7.

- M. André Haudry de Soucy est non seulement sous-préfet, mais parlementaire. Il est étrange que Lefeuve n’ait pas signalé cette fonction, bien plus importante que sa carrière (sous) préfectorale.
Nous livrons donc, sous réserve, la biographie suivante :

André Haudry de Soucy naît à Paris le 25 février 1765. Il devient un des administrateurs des salines de l'Est dès 1808. Nommé député en 1815, il siège au centre droit à la Chambre de 1815 à 1816. Chevalier de la Légion d'Honneur en 1815, il est réélu député par le Grand Collège en 1820, 1821 et 1824. Il siège au centre droit de 1820 à 1821, au centre de 1821 à 1822, au centre droit durant la session d'été de 1822, puis finalement au côté droit de 1823 à 1827. Il est désigné Commissaire général du Roi près la régie des salines de l'Est, puis officier de la Légion d'Honneur le 22 mai 1825.

Haudry de Soucy est par ailleurs mentionné (sans prénom, comme cela semble être l’usage à l’époque dans l’administration) en qualité de sous-préfet de Saint-Dié en 1816. Plus tard, on le retrouve, du 1er juillet 1824 au 2 octobre 1828, comme sous-préfet de Doullens, puis de Lunéville. Autant la nomination à Saint-Dié en 1816 correspond à une période où André Haudry de Soucy n’est plus parlementaire, autant ses désignations à Doullens et à Lunéville coïncident avec un mandat de député. Il est probable que le cumul des fonctions est considéré comme possible sous le régime de la loi dite « du double vote » (29 juin 1820, valide jusqu’en 1830).

André Haudry de Soucy épouse le 19 novembre 1792, Catherine Henriette Louise d’Arbeins (1771-1845), qui lui donne trois garçons :

- André Jules Haudry de Soucy (1795-1875),

- Pierre André Théodore Haudry de Soucy (1802-1854)

- André Louis Anatole Haudry de Soucy (1811-1886).

André Haudry de Soucy meurt à Paris le 6 janvier 1844 et repose dans la 49e division du Père-Lachaise.


Le docteur Petroz, maire et pionnier de l’homéopathie

Antoine Petroz, naît à Montmeillan (Savoie), le 2 juillet 1781, à l’époque où la province n’est pas encore française (il deviendra français par la réunion la Savoie à la France en 1792). Il suit ses premières études médicales à Lyon, où il est interne de l'Hôtel-Dieu. Il y côtoie André-Marie Ampère. Il est reçu docteur à Paris en 1808, en soutenant une thèse portant le titre « Dissertation sur quelques rapports de l'histoire naturelle, avec la médecine ». Il se fixe dans la capitale et acquiert bientôt une clientèle importante. Ce médecin philanthrope et prospère compte de nombreux artistes et hommes de lettres parmi ses patients. Il est notamment lié avec Alfred de Musset, Pierre Simon Ballanche, Jean Baptiste Dugas-Montbel ou Ludovic Vitet. Il participe en 1812 à la rédaction du Dictionnaire des sciences médicales, de Jean Noël Hallé, pour lequel il rédige les articles Antipathie, Art, Atrabile, Fonticule, Hémicrânie, etc.

Le Dr. Petroz exerce longtemps les fonctions de médecin du bureau de bienfaisance. Il épouse en 1813 la sœur de son ami et condisciple le Dr. Esparron, élève de Broussais. En 1814, il donne des soins aux marins de la garde, casernés ou campés à la barrière de Clichy, qu'il a suivis sur le champ de bataille où il a été blessé8. Il entend parler pour la première fois de l’homéopathie en lisant le Journal du progrès, en 1827. Cette discipline médicale, qui prend le contre-pied de l’allopathie, pratiquée jusqu’à présent par l’ensemble des médecins, a été lancée en 1796 par le professeur saxon Samuel Hahneman (Meissen, 1755-Paris, 1843)9. Mais il faudra de longues années pour que cette découverte se diffuse.

1832 est une année noire pour Antoine Petroz. Il perd sa femme, atteinte d’un mal qu’il se désole de ne pas arriver à soigner. La capitale est frappée par une épidémie de choléra. Il se dévoue pour ses malades, en leur appliquant ses rudiments et ses premières expérimentations en matière d’homéopathie. Mais il est atteint lui-même par la maladie. Sa robuste constitution le tire d’affaire, mais sa convalescence est lente et il se rend à Genève pour prendre un temps de repos. Il y rencontre deux de ses anciens amis, Dessaix et Dufresne. Ce dernier est président de la première Société gallicane, et avec eux il approfondit l'homéopathie. Pour ce faire, il apprend l’allemand.

De retour à Paris, il partage sa vie entre les soins de sa clientèle et ses efforts pour faire progresser la médecine homéopathique en France : le 5 octobre 1836, la Société de médecine homoeopathique est constituée avec le docteur Pétroz comme président10. En 1846 ou 1847, une de ses clientes fortunées lui offre une somme de 400 000 francs pour la fondation d’un hôpital homéopathique. Petroz sollicite dans ce but l’appui de quelques ministres, qui font aussi partie de sa clientèle. Il lui est répondu que les circonstances politiques constituent un obstacle insurmontable à l’établissement d’un tel hôpital. M. Guizot et ses collègues du ministère lui objectent : « Nous avons déjà bien assez à faire de lutter contre l’opposition sans la fortifier encore par l’hostilité des vingt mille médecins de France ». Par la suite le mouvement homéopathique va s’amplifier, mais aussi se diviser, comme toute institution d’importance. Un effort de regroupement est tenté le 7 mai 1850, sous le nom de Société gallicane de médecine homéopathique11, que Petroz présidera jusqu’à sa mort.
Chevalier de l'ordre de Saint-Maurice et de Saint-Lazare depuis 1846, c’est en 1853 seulement qu'il reçoit la Légion d'honneur. En 1832, il avait été proposé pour la décoration par le conseil municipal et le conseil de salubrité de Paris, à l'occasion des services qu'il avait rendus pendant l’épidémie, mais on a prétendu que cette récompense lui avait été refusée uniquement parce qu'il était homéopathe.

Antoine Petroz a eu de sa première femme deux enfants : un fils, Pierre Petroz, qui fera carrière comme critique et historien d’art12, et une fille (veuve en 1856). Il se remarie, en 1839, avec Mlle Prévost, mais il est à nouveau veuf en 1849.

Il s’installe quelque temps avant 1848, au Plessis-Bouchard, où il acquiert une « belle maison de campagne »13 tout en conservant son cabinet à Paris, au 2 bis, rue des Trois-Frères. Venus de toutes les communes comprises dans le périmètre formé par l'Isle-Adam, Maffliers, Villetaneuse, Saint-Denis, Argenteuil, Cormeilles et Pontoise, des malades viennent faire la queue, tous les dimanches, à la porte du médecin, qui les traite gratuitement14. Il devient maire de la commune de 1846 à 1852.
Vers la fin de sa vie, en 1858, le docteur Petroz se propose d'exposer le résultat de sa longue expérience dans le traitement des maladies chroniques. Il fait faire, dans ce but, des recherches bibliographiques considérables à un jeune médecin d'avenir, le docteur Alphonse Cretin15, qu'il a associé à ses travaux, à sa pratique, à sa vie tout entière.  Le jeune praticien est  attaché à son maître par des liens de reconnaissance, ayant été guéri par lui d'une affection grave. Le maître et l'élève se mettent à l'œuvre chacun de son côté. Mais Antoine Petroz, effrayé du temps qu’exige une publication aussi importante, abandonne le projet pour son propre compte et remet à son élève ses manuscrits et ses notes, pour en faire son œuvre propre, augmentée par ses propres recherches. Le docteur Cretin rassemble  ses notes, ses souvenirs de collaboration et ses propres expériences dans un livre qu’il publie en 1864, sous le titre « Études de thérapeutique et de matière médicale, par M. le docteur Antoine Petroz, mises en ordre, annotées et précédées d'une introduction sur sa vie et ses travaux par le docteur Cretin »16.

Antoine Petroz décède le 29 août 1859 au Plessis-Bouchard. Quelque temps avant sa mort, se promenant un soir sous les ombrages de sa villa, et provoqué par le docteur Cretin, il déclare : « Je suis satisfait. J'ai parcouru une longue carrière. J'ai cherché à faire le bien, à éviter le mal. Si je n'ai pas toujours réussi, cela n'a jamais été volontairement. Mon but est atteint, je puis mourir content »17.


Alexis Michal, maire et constructeur de ponts, donne son nom à une rue de Paris

Zoroastre Alexandre, dit Alexis Michal (1801-1875), fils d'un notaire, naît à Voiron (Isère)18 le 4 mars 1801. Il se marie en 1819. Ingénieur des ponts et chaussées, puis ingénieur en chef, il est attaché au service des eaux et égouts de Paris de 1833 à 1840. Il s’occupe jusqu’en 1855, à divers titres, de la navigation de la Seine19. On lui doit en particulier la construction ou la reconstruction de ponts dans la capitale.

Il dirige notamment les travaux suivants :

- Le Pont-Neuf, rebâti en 1853. Situé dans le prolongement de la rue Saint-Jacques qui remonte à la période gallo-romaine, il permet de relier l'île de la cité et la rive gauche.

- Le pont Notre-Dame, dont la démolition est commencée dans les premiers jours du mois de mai 1853 : le nouveau pont est livré à la circulation le 20 décembre suivant.

- Le pont d’Austerlitz, considéré comme dangereux, est reconstruit en 1854, avec des arches en maçonnerie surbaissées au 1/8. Sa largeur est portée à 18 m. En moins de quatre mois les ingénieurs le reconstruisent en pierre en gardant les piles mais en l'élargissant de 12.75 m à 18 m.

- Le pont d’Arcole, entrepris au commencement du mois de novembre 1854 : l’ouvrage est livré à la circulation le 15 octobre 1855.

- Le pont des Invalides, construit en remplacement du pont suspendu de l'allée d'Antin. Les travaux, entrepris au début du mois de novembre 1854, sont terminés courant juillet 1855.

- Le pont de l'Alma. Les travaux sont commencés le 8 novembre 1854 : le pont est définitivement livré à la circulation le 2 avril 1856.

Alexis Michal finit sa carrière professionnelle en tant que directeur du service municipal des travaux publics de la Ville de Paris, avec le grade d’inspecteur général20. Il devient maire du Plessis-Bouchard de 1871 à 1875. Il meurt en 1875 en cours d’exercice.

Six ans plus tard, la ville de Paris, reconnaissante pour ses services, donne son nom à une rue de la capitale. La rue Michal est située dans le 13ème arrondissement de Paris (quartier Maison Blanche). Longue de 215 m et large de 10 m, elle commence au 39 rue Barrault et finit au 16 rue Martin Bernard. Son nom lui est conféré par arrêté municipal du 10 mai 1881. Elle s’appelait auparavant rue Neuve Désiré.

Alexis Michal a un gendre, lui aussi ingénieur des ponts et chaussées, Edmond Huet, qui se signalera d’une manière particulière puisqu’il sera le responsable, avec Fulgence Bienvenüe, de la construction du métro de Paris, dans les circonstances suivantes :

« Janvier 1896 ouvre pour Edmond Huet sa dernière année de plein exercice21. Devant prendre sa retraite en 1897, le directeur des travaux de Paris doit mettre ses affaires en ordre et préparer sa succession. Pour les eaux et l’assainissement, Edmond Humblot pour les eaux, avec Bienvenüe et Bechmann, sont en place depuis quelques années (…).

C’est à Fulgence Bienvenüe, soigneusement maintenu à Paris lors de sa promotion au grade d’ingénieur en chef et fort occupé au service des dérivations que Huet s’adresse pour dresser « sous sa direction immédiate » l’avant-projet de chemin de fer urbain dont le programme a été défini, fin 1895, par la « commission (municipale) du métropolitain mise en place en 1894. (…) Partant de ce programme, Huet remet, à la fin du mois de mars, au conseil municipal l’avant-projet, dressé par Bienvenüe, de chemin de fer urbain « à voie étroite et à traction électrique »22.

NB. Comme nous ne sommes pas en mesure d’indiquer si Edmond Huet a lui-même habité Le Plessis-Bouchard, nous ne développons pas sa biographie.


Frédéric Gaillardet, maire, journaliste et écrivain

Charles-Théodore-Frédéric Gaillardet naît à Tonnerre le 8 avril 1808 d’un père horloger. Licencié en droit, avocat à la Cour royale, il rejoint en 1830 les rangs de la presse militante en faveur des libertés publiques. Son destin bascule en 1831, quand il apporte à Charles-Jean Harel, directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin, le manuscrit de la Tour de Nesle, pièce de théâtre inspirée du roman de Roger de Beauvoir, l’Ecolier de Cluny. Harel trouve que la première ébauche du jeune avocat provincial de 23 ans manque de vigueur et la fait retoucher une première fois par Jules Janin, sans grand résultat. Il confie alors le manuscrit à Alexandre Dumas père, qui lui imprime son flamboyant style littéraire, en transformant certains personnages et en imprimant à l’ensemble de la pièce le souffle dramatique qui en fera le succès. Du même coup, Harel entend profiter de la renommée de Dumas en le présentant comme l’auteur du drame, avec la collaboration de Frédéric Gaillardet. Ce dernier, qui a été quelque temps absorbé par la maladie de son père, ne l’entend pas ainsi et traîne Dumas en justice. Six procès gagnés et un duel sans gravité contribuent au succès de la pièce qui, jusqu’en 1852, date de son interdiction par la censure23, connaîtra 800 représentations, sous la signature restituée de Frédéric Gaillardet. Ce dernier ose même écrire au nouveau directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin, Marc Fournier, lors de la reprise de la pièce, à nouveau autorisée en 1862, la surprenante lettre suivante :

« Mon cher Fournier,
 Un jugement rendu par les tribunaux, en 1832, a ordonné que la Tour de Nesle serait imprimée et affichée sous mon nom seul, et c'est ainsi qu'elle l'a été, en effet, depuis 1852, époque de son interdiclion.
Aujourd'hui que vous allez la reprendre, je vous permets et vous prie même de joindre à mon nom celui d'Alexandre Dumas, mon collaborateur, auquel je tiens à prouver que j'ai oublié nos vieilles querelles, pour me souvenir uniquement de nos bons rapports d'hier et de la grande part que son incomparable talent a eue dans le succès de la Tour de Nesle. Bien à vous. Frédéric Gaillardet »24.


En revanche, deux drames, Georges ou le Criminel par amour et Struensee ou le Médecin de la reine, qu'il fait jouer en 1833, n'ont aucun retentissement. Frédéric Gaillardet poursuit toutefois sa carrière d’écrivain en publiant en 1836 les Mémoires du chevalier d'Eon, publiés pour la première fois sur des papiers fournis par sa famille, et d'après des matériaux authentiques déposés aux archives des affaires étrangères25, en deux volumes, chez Ladvocat, libraire à Paris. Il rééditera cet ouvrage, remanié, en 1866, sous le titre paradoxal de Mémoires sur la chevalière d’Eon26, alors qu’il reconnaît lui-même qu’il n’y a aucun doute sur le sexe masculin du personnage. Il s’en explique dans l’avant-propos : à vingt-cinq ans, ne rêvant que « péripéties compliquées, amours tragiques et secrets ténébreux » et excité par le succès de la Tour de Nesle, il n'a pas trouvé l'histoire assez étrange, ni assez accidentée. Il a voulu renchérir sur la vérité et y a mêlé la fiction. Décidé à faire la part du vrai et du faux, il se résoud à expurger de ses Mémoires tout ce qui n'est pas rigoureusement historique.

En 1837, Frédéric Gaillardet part avec ses frères pour le Nouveau-Monde et s'installe d'abord à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Son objectif est d'écrire un livre sur l'Amérique comme l'a fait Alexis de Tocqueville. En 1839, il met en oeuvre le projet de relier les unes aux autres les populations d'origine française dans le Nouveau Monde, le Canada, la Louisiane, Saint-Louis, le Missouri, Louisville, en leur donnant une tribune, qu’il nomme le Courrier des États-Unis, journal français de New-York, dont il prend la rédaction en chef. Il réussit, à force de talent, d'énergie et de persévérance, à faire de cet organe une véritable puissance dans les deux Amériques. Pendant près de dix ans, de 1839 à la fin de 1848, il se consacre tout entier à cette entreprise, ce qui lui vaut, lors d’un séjour à Paris en 1843, de recevoir la distinction de chevalier de la Légion d'honneur.

Revenu en France en 1848, il consacre son activité au journalisme et à la politique. Il tente sa chance pour être élu à l'Assemblée nationale en tant que député de l'Yonne, mais c'est un échec. Il redevient alors journaliste pour plusieurs journaux parisiens : le Journal des débats, le Constitutionnel, La Presse.

Il s’installe au Plessis-Bouchard, dont il devient maire à deux reprises : de 1860 à 1870 et de 1876 à 1881. Il meurt en août 1882, un an après son dernier mandat. En 1883, ses héritiers font paraître un livre posthume, L'aristocratie en Amérique, qui rassemble divers articles parus dans des journaux dont Gaillardet a été correspondant.


Raoul Frary, maire, écrivain et pourfendeur du latin

Henri-François-Raoul Frary, naît dans l’Oise en 1842. Elève du lycée Louis-le-Grand, il entre à l’Ecole Normale Supérieure en 1860. Professeur de lettres en province, il devient ensuite professeur des Universités, chroniqueur littéraire et écrivain. Il est maire du Plessis-Bouchard de 1884 à 1887. Républicain convaincu et défenseur de la laïcité, il a vu avec satisfaction le vote des lois Jules Ferry de 1881 et 1882 et la création de la Caisse des Ecoles du Plessis-Bouchard par décision municipale en date du 23 avril 1883.

En 1881, il se signale à l’attention du monde politique par la publication de l’ouvrage Le péril national, qui connaîtra de nombreuses rééditions et sur lequel un chroniqueur porte en 1887 le jugement suivant :

« Il y a six ans paraissait un livre qui n'a en qu'une partie du succès qu'il méritait. Il est aujourd'hui à sa sixième édition. Il devrait être à sa six centième et faire le bréviaire de chaque chef de famille. C'est le Péril National de M. Frary. Rarement on a tenu à une nation, un plus mâle langage que celui dont M. Frary s'est servi à notre égard. Rarement un écrivain a dépouillé aussi courageusement les artifices de la parole et de la pensée pour aller à la réalité des choses, découvrir les sources des actions humaines, les causes de force et de faiblesse des individus et des peuples. Jamais on n'a plus clairement indiqué à la France les dangers au milieu desquels elle vit et l'énergie dont elle a besoin pour y faire face »27.

Dans ce livre, dix ans après la fin de la guerre avec la Prusse et la terrible occupation subie par la France, Raoul Frary fait l’apologie d’une sorte de réarmement moral face à ce qui est devenu entre temps l’Empire allemand, en préconisant des mesures pour lutter contre la dépopulation, développer l’économie, favoriser l’éducation, perfectionner l’art militaire, etc.

En 1884, alors qu’il est maire du Plessis-Bouchard, Frary publie un livre au titre provocateur : Du bon usage de la mauvaise foi : manuel du démagogue. Dans ce pamphlet, il prêche contre les « verbologues » et « phraséologues » politiques qui enfilent les formules passe-partout, lénifiantes, boursouflées, flattant la paresse intellectuelle au nom du bon sens.

En 1885, Frary frappe encore plus fort par un ouvrage au titre apparemment anodin et technique, La question du latin, mais qui pose d’une manière aigue le problème des priorités à assigner aux enseignements scolaires. Cette publication déclanche une véritable polémique entre Anciens et Modernes, qui durera plusieurs années et qui trouvera des prolongements jusqu’à aujourd’hui, au point de donner son nom à un cercle de recherche sur l’enseignement28. Elle donne lieu également à une nouvelle de Guy de Maupassant29.

Pour la première fois, un auteur - et pas n’importe qui, un normalien, professeur d’Université - démonte systématiquement tous les arguments en faveur du latin. Il s’attaque en effet aux quatre arguments qui sont avancés pour le maintien du latin, à savoir :

- L’étude d’une langue ancienne est une excellente gymnastique pour l’esprit des enfants,

- La connaissance du latin est indispensable à qui veut bien savoir le français,

- La fréquentation des grands hommes et des grands écrivains de l’Antiquité forme l’esprit et le cœur,

- La civilisation moderne étant fille de la civilisation gréco-romaine, la meilleure culture qu’on puisse donner aux générations nouvelles est celle que nous empruntons à nos maîtres30.

Pour Frary « Les vrais créateurs sont les Grecs, les Romains ne sont que des imitateurs 31».

Les critiques n’ont pas manqué à l’encontre d’un écrivain connu également pour ses engagements politiques en tant que républicain et farouche partisan de la laïcité. En 1886, A. Vessiot, inspecteur d’Académie à Paris, publie un pamphlet intitulé La question du latin de M. Frary et les professions libérales32. Il attaque ce dernier essentiellement sur les significations sociales et politiques de sa position qui, selon lui, conduirait à donner la suprématie dans la société, aux producteurs, négociants, agriculteurs et industriels, au détriment des professions libérales. Plus encore, il voit dans l’abandon des humanités classiques, une entreprise « libérale » de destruction de la civilisation et de retour à la barbarie. En affaiblissant la foi dans les études, foi si nécessaire à la jeunesse et déjà si affaiblie, cette réforme développerait le scepticisme philosophique, le scepticisme littéraire et finirait par créer le danger de l’abaissement national33.

Raoul Frary est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il est couronné par l'Institut pour ses publications. Il entre en 1884 au quotidien la France dont il restera jusqu’à sa mort un actif collaborateur. II rédige également le bulletin politique de la Nouvelle Revue. Un certain nombre de ses articles sont recueillis dans Mes Tiroirs et dans Essais de critique. Il meurt au Plessis-Bouchard le 21 avril 1892, âgé seulement de cinquante ans.


ANNEXES


Note sur le prévôt des marchands

« C'était le nom que l'on donnait, sous l'ancienne monarchie, au premier magistrat de la ville de Paris. Ce nom indique l'origine de la magistrature. En effet, les premiers qui le portèrent ne furent que chefs de la confrérie des marchands d’eau, de cette hanse parisienne qui, née sous l'administration romaine, vécut, ainsi que plusieurs autres corporations du même temps, à tous les désastres des invasions barbares et des changements de dynastie, et devint, dès le douzième siècle, la plus puissante de toutes les associations qui exerçaient alors le commerce dans la capitale. Ce fut, dit-on, Philippe-Auguste qui donna au prévôt de la marchandise de l’еаи, droit de juridiction sur toutes les autres corporations de la ville. Ce prince, dit Malingre, dans ses Annales, (Liv. III, p. 50), se disposant à partir pour la croisade, et prévoyant que, pendant son absence, quelques ennemis pourraient facilement prendre et piller la ville, qui n'était point encore close du côté du Petit-Pont, fit venir sept personnages choisis parmi les plus notables bourgeois, leur confia le gouvernement de la ville, avec le titre d'échevins, et leur donna pour chef le prévôt des marchands.
Dix sergents étaient attachés au service du prévôt des marchands et des échevins. Six de ces agents subalternes conservèrent le titre de sergents du parlouer aux bourgeois. Les quatre autres s'appelaient sergents de la marchandise.
Le prévôt des marchands était élu tous les trois ans34, le lendemain de l'Assomption, par trente-quatre conseillers municipaux, par les quarteniers et par les délégués des bourgeois de la capitale. Le père et le fils, les deux frères, l'oncle et le neveu, les deux cousins germains, ne pouvaient être élus en même temps aux fonctions de prévôt des marchands et d'échevin. Les bourgeois nés à Paris étaient seuls électeurs et éligibles.
Le prévôt des marchands présidait le bureau de la ville. Assisté des échevins, il jugeait toutes les causes de commerce pour les marchandises expédiées par eau, celles des officiers de la ville pour fait de leur charge, les procès des marchands et des commis, les contestations relatives aux rentes de l'hôtel de ville. Il fixait le prix des marchandises arrivées dans les ports. Il avait la police de la navigation de la Seine, en aval et en amont. Il ordonnançait toutes les dépenses relatives à la construction et à l'entretien des ponts, des fontaines, des remparts et de tous les édifices publics.
On conçoit qu'un magistrat électif possédant de si importantes attributions devait être, dans les temps de troubles civils, un rival redoutable pour les représentants du pouvoir héréditaire. Et, en effet, plusieurs prévôts des marchands exercèrent, avec l'appui du peuple qui les avait élus et les regardait comme les défenseurs nés de ses intérêts, une véritable dictature35. Aussi, les rois cherchèrent-ils sans cesse à diminuer l'étendue de leurs attributions, dont les plus importantes furent, sous Louis XIV, données au lieutenant général de police.
Le dernier prévôt des marchands fut ce Jacques de Flesselles, qui eut une fin si tragique. Il fut remplacé par Bailli, qui prit le titre de maire. Quant aux échevins, ils se tinrent à l'écart, et leur place fut prise par les électeurs qui avaient nommé les députés du tiers-état de Paris aux états généraux »36.


Histoire de l’Île Louviers à Paris

« Située entre l'Île Saint-Louis et le pont d'Austerlitz, IXe arrondissement, quartier de l'Arsenal.
Les voies publiques qui doivent être établies sur l'emplacement de l'île Louviers, n'étant pas encore tracées, nous avons dû conserver l'ancienne dénomination, afin de rendre les recherches plus faciles.
En 1370, on la nommait l'île des Javeaux. En 1445, l’île aux meules des Javeaux, depuis simplement l’ile aux Meules. Javeau est le nom qu'on donne à une île formée de sable et de limon par un débordement. Vers 1465, elle portait la dénomination de Louviers, parce que Nicolas de Louviers, seigneur de Cannes, qui fut prévôt des marchands en 1468, en était alors propriétaire. En 1549, la ville fit élever sur cette île un fort, un pont et une espèce de havre pour donner à Henri II et à Catherine de Médicis le spectacle d'un combat naval, et de la prise d'une forteresse.

Arrêt du conseil (2 octobre 1671). Sur ce qui a esté représenté au roy en son conseil, par les prèvost desmarchands et eschevins de sa bonne ville de Paris, que pour establir une meilleure police sur les ports et les débarrasser des marchandises que les marchands forains font arriver en cette ville pour sa provision, qui causoient dans les ports une confusion et des embarras, dont le publicq recepvoit un notable préjudice, ils auroient pris la cession du bail judiciaire de l'isle Louviers, saisie réelement sur les héritiers du sieur d'Antragues, dans la quelle isle depuis le dit bail, lesd. marchands forains auroient fait descharger leurs marchandises pour l'enlèvement des quelles ils auroient faict faire un pont de batteaux aux frais de la ville, sur le bras d'eau qui sépare la d. isle du port Saint-Paul, ce qui auroit produit beaucoup d'utilité, mais comme les differents incidents qui se forment pendant les criées, et le cours des baux judiciaires pourroient empescher que le publicq ne jouist de l'advantage de ce nouvel établissement de port, etc...; le roy estant en son conseil a ordonné et ordonne aux sieurs prèvost des marchands et eschevins d'acquérir la dite isle Louviers », etc. Signé Séguier et Colbert ». (Archives du royaume, section administ., série E, n° 1761).


La ville de Paris ne devint propriétaire de l'Île Louviers qu'en 1700, moyennant la somme de 61,500 livres.


La loi du 27 août 1793 enleva aux communes la propriété de leurs biens pour les réunir au domaine national (art. 90, 91 et 92), à l'exception des biens communaux dont le partage avait été décrété par la loi du 20 juin précédent, et des objets destinés aux établissements publics. Par une fausse application de celte loi, le domaine s'empara de l'Île Louviers, alors affectée à un service d'utilité publique. Cette affaire fut soumise au Conseil d'état, dont nous reproduisons l'opinion :

« Extrait du registre des délibérations. Séance du 5 avril 1806. Avis. Le conseil d'état, qui d'après le renvoi ordonné par sa majesté l'empereur et roi, a entendu le rapport de la section des finances sur celui du ministre de ce département, relatif à la location de l'île Louviers ; est d'avis, qu'elle doit être considérée comme une place de marché, et abandonnée à la ville de Paris. »

Les terrains de l'île Louviers furent affermés par la ville, aux marchands de bois de Paris, moyennant 40,000 fr. de location annuelle. Le produit de celte location a été abandonné ensuite aux hospices civils de Paris, par arrêté du préfet de la Seine du 10 mai 1813, approuvé par le ministre de l'intérieur le 27 du même mois, et en exécution des décrets des 24 et 27 février 1811, relatifs à l'aliénation des maisons urbaines des hospices, et pour remplacer au profit de cette administration le produit de cette aliénation. Par ordonnance royale du 10 février 1841, le marché au bois à brûler a été supprimé. Un délai de deux ans à partir de la date de cette ordonnance a été accordé aux marchands de bois pour l'abandon complet des terrains par eux occupés dans l'île Louviers. En 1843, on a comblé le petit bras de rivière et construit un nouveau quai. Par délibération du 7 juillet de la même année, le conseil municipal a adopté l'ouverture de deux rues sur ces terrains pour communiquer du nouveau quai au boulevard  Morland. D'après une autre délibération du 23 février 1844, ces deux rues doivent prendre les noms de Coligny et de l’Île Louviers. Le nouveau quai s'appellera quai Henri IV »37.

Hervé Collet, septembre 2009,

avec des contributions de Gérard Ducoeur,

révisé et augmenté en février 2010.


BIBLIOGRAPHIE


Ouvrages de base

- La Notice sur le Plessis-Bouchard, ouvrage calligraphié en 1900 par Évariste Eymond, maire de la commune, en tant qu’esquisse d’une monographie locale, est consultable en mairie, sur justificatif de recherche à caractère historique.

- Poupon (C.), Renaux (D.), Histoire du Plessis-Bouchard, éd. AREM, 1982. 162 pages.

- Monographie de l’instituteur 1900, 1899, 21 p. Histoire scolaire, 3 photographies, ADVO.


Autres références

- Arzalier (F.), Des villages dans l’histoire, vallée de Montmorency (1750 à 1914), éd. Pr. Univ.- Septentrion, Lille, 1996, 340 p.

- Bedos (B.), La Châtellenie de Montmorency des origines à 1368, Aspects féodaux, sociaux et économiques, SHAP VOV, 1980, 405 p.

- Caignard (H.), Saint-Leu-la-Forêt (Val d’Oise), éd. Roudil, Paris, 1970, 288 p.

- Défossez (M.-P.), Bastin (S.), Saint-Leu-la-Forêt, éd. Valhermeil, 1997, p. 62-66.

- Delaplace (J.), Les moulins à eau et à vent dans la vallée de Montmorency et près d’Argenteuil, Catalogue d’exposition, Association « Sannois d’hier à aujourd’hui », Sannois, s. l. n. d., 25 p.

- Ducoeur (G.), Les voies romaines dans le nord du Bassin Parisien, in Bull. JPGF n° 2, 1973, p. 30-33.

- Lebeuf (abbé J.), Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Paris, t. 2, 1758, ré-éd.1883, in 8°.

- Lefeuve (C.), Le Plessis-Bouchard, in Histoire de la vallée de Montmorency. « Le tour de la vallée ». 1ère éd, Paris, Dumoulin, 1856, 446 p., p. 409-410. 2e éd., réédition du CHAE VM n° 2, 1975, 255 p., p. 189-190.

- Le Roy (N.), Collet (D.), Mémoire de l’eau…La roue et la meule. Moulins du Val d’Oise, Catalogue d’exposition, CGVO, 1991, 75 p.

- Poisson (G.), Évocation du Grand Paris, La banlieue nord-ouest, éd. de Minuit, 1960, 596 p.

- Rey (A.), Excursion à Saint-Prix, SHPV, Pontoise, 1912, 19 p.

- Rey (A.), Un légataire de Villon, Nicolas de Louviers, Paris, chez H. Champion, 1905, 16 pages.

- Rey (A.), La fin de l’Ancien Régime à Saint-Prix, I – La seigneurie, Paris, 1881, 64 p.

- Vaquier (A.), Ermont à l’époque révolutionnaire, SHAAP VOV, Pontoise, 1967, 205 p.



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1 A.N., Minutier central, C I, 668, devant Maupas. Cité par Vaquier (A.), Ermont à la période révolutionnaire, SHAP VOV, Pontoise, 1967, p. 127.

2 Ibidem, 669.

3 Poupon (C.), Renaux (D.), op. cit., p. 97.

4 Charles Lefeuve a fait paraître deux éditions de son ouvrage Le Tour de la Vallée : en 1856 et en 1866 (cf. bibliographie). Les deux versions sont assez différentes l’une de l’autre.

5 Charles Lefeuve, op. cit., éd. de 1866, réédition CHAEVM de 1975, p. 190.

6 Charles Odry (1779-1853) est connu pour ses jeux de mots, parfois lourds. Il publie en 1825 « Odryana, ou la boite au gros sel : recueil complet des bons mots, saillies, rebus, charges, coqs-à-l’âne, etc. », Paris, Librairie française et étrangère, 1825, 212 p.

7 Pierre François Marie Massey de Tyronne, Jean-Gabriel Dentu, Biographie des députés de la Chambre septennale de 1824 à 1830, J.-G. Dentu, 1826, 624 p., p. 306.

8 Cf. Claude Lachaise, Les médecins de Paris jugés par leurs oeuvres ou Statistique scientifique et morale des médecins de Paris, chez l’auteur, 1845, 634 p, p. 519.

9 Il vient en 1835 se fixer à Paris, après s'être remarié, à 80 ans, avec une jeune Française, Mélanie d’Hervilly. Il meurt dans le 2 juillet 1843. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

10 Archives et journal de la médecine homoeopathique, Volume 5, 1836, p. 318

11 Cf. Charles Janot, Histoire de l’Homéopathie Française, Paris, 1934.

12 Pierre Petroz (1819, Paris – 15 février 1891). Principales étapes de sa carrière : 24 décembre 1850, il signe sa première critique d’art dans Le Vote universel. Novembre 1854 : éphémère collaboration à la Revue franco-italienne.Mars-septembre 1855 : couvre l’Exposition universelle des beaux-arts pour le compte de La Presse. Janvier-février 1869 : signe son premier article dans La Philosophie positive, revue fondée deux ans auparavant.1876 : première collaboration à L’Art. Cf. notice publiée sur le site de l’Institut National de l’Histoire de l’Art (INHA) sous la signature de Laurent Houssais : http://www.inha.fr/spip.php?article2488.

13 Indication fournie par Charles Lefeuve qui dit de lui qu’il s’est installé avant la révolution de 1848. Cf. Le Tour de la Vallée, éd. de 1866, réédition CHAEVM de 1975, p. 190.

14 Charles Lefeuve, ibidem.

15 Alphonse Cretin (prononcer Creutin, même si son nom est souvent orthographié Crétin) naît à Villars-les-Blamont (Doubs) en 1820. Il sera le médecin attitré de Pierre-Joseph Proudhon jusqu’à la mort de ce dernier en 1865. Les relations entre le médecin et son client nous sont connues par la Correspondance de Proudhon.

16 Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, 1865, p. 214.

17 Études sur la vie et les travaux d'Antoine Petroz. Rapport lu à la Société médicale homoeopathique de France, par le Dr. Léon Simon fils, Impr. de S. Raçon, 1864, 48 p., p. 23.

18 Louis Cortès, Voiron à travers les âges ou La vie voironnaise des origines à nos jours, Impr. Allier, 1963, p. 234.

19 On lui doit notamment le rapport « Amélioration de la Seine dans la traversée de Paris, projets du 7 novembre 1844 ». 1 plan. Bibliothèque de l’E.N.P.C. ms 47.

20 C. Blancot. B. Landau, et alii, La Fabrication des rues de Paris au XIXe siècle et la naissance du génie urbain. Notices biographiques des ingénieurs des Ponts et Chaussées détachés à la Ville de Paris au XIXe siècle, rapport pour le Plan Urbain du ministère de l’Equipement, Paris, A.A.I.V.P., déc. 1995, p. 79.

21 Il est directeur des travaux de la ville de Paris. Il sera le onzième président de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale entre 1905 et 1907.

22 Claude Berton, Alexandre Ossadzow, Christiane Filloles, Fulgence Bienvenüe et la construction du métropolitain de Paris, Presses des Ponts, Paris, 2006, p. 51.

23 La Tour de Nesle est interdite, uniquement sur Paris, à l’occasion du mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo, par Victor Fialin de Persigny, ministre de l’intérieur, qui croit bon d’accomplir cet « acte de moralité » par respect pour l’Impératrice. L’interdiction est levée en 1860 par le comte Waleski, ministre des Beaux-Arts. Cf. Frédéric Gaillardet, L’Aristocratie en Amérique, Paris, 1883, p. 351.

24 Félix Ribeyre, Jules Brisson, Firmin Maillard, Les grands journaux de France, Paris, Impr. Jouaust père et fils, 1862

25 Le chevalier (ou la chevalière) d'Éon de Beaumont, docteur en droit, avocat, agent diplomatique, écrivain politique, capitaine de dragons, est né le 28 octobre 1728, et mort à Londres le 21 mai 1810. Son ambivalence sexuelle (ou sa science du travesti) a fait couler beaucoup d’encre, occultant le rôle politique important que ce personnage a joué dans les relations diplomatiques internationales au XVIIIe siècle. L’autopsie pratiquée à sa mort a montré qu’il s’agissait bien d’un homme.

26 Frédéric Gaillardet, Mémoires sur la chevalière d’Éon, avec son portrait d'après Latour, la vérité sur les mystères de sa vie, d'après des documents authentiques, suivis de douze lettres inédites de Beaumarchais, Paris, Dentu, s. d. (1866).

27 Raphaël-Georges Lévy, Le Péril financier, Cerf, Paris, 1888, p. 265.

28 "La question du latin", qui reprend le titre d'un ouvrage de Raoul Frary paru en 1885, veut être un lieu de discussion portant principalement sur la question du renouvellement des finalités de son enseignement ». Cf. le site Internet : http://enseignement-latin.hypotheses.org/

29 Dans une nouvelle de 1886 ayant pour titre La question du latin, Guy de Maupassant raconte une histoire de sa jeunesse où il est question d’un répétiteur de latin qui est poussé par plaisanterie à épouser une ouvrière : ils achètent une épicerie plus rentable finalement que les cours de latin. Le titre est lié à l’actualité car la nouvelle commence ainsi : « Cette question du latin, dont on nous abrutit depuis quelques temps, me rappelle une histoire, une histoire de ma jeunesse »

30 Raoul Frary, p. 112

31 Idem, p. 150.

32 A. Vessiot, La Question du latin de M. Frary et les professions libérales, Paris, Lecène et Houdin, 1886.

33 Cf. Jean Bugarel : histoire du lycée de Nevers. Recherches, études, documents. Sur le site Internet : http://pagesperso-orange.fr/museduc.nevers/bugarel005b.pdf

34 Dans les derniers temps, les prévôts des marchands sont ordinairement continués dans leurs fonctions pendant huit années.

35 Par exemple : Étienne Marcel (c. 1302/1310 – 1358). Il meurt assassiné par les bourgeois parisiens qui considèrent qu’il est allé trop loin dans son opposition au dauphin Charles et qu’il pourrait livrer la ville aux Anglais.

36 L’Univers : Histoire et Description de Tous les Peuples, Paris, F. Didot frères, 1844, pp. 723-714.

37 Félix Lazare, Louis Clément Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844, 702 p., p. 387.