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La démographie aux XIXe et XXe siècles

La population franconvilloise connaît une démographie croissante au XIXe siècle, passant de 974 habitants en 1801 à 1 640 habitants en 1896. La population est ainsi multipliée par 1,68 en 95 ans et subit une évolution très importante au XXe siècle, passant de 1779 habitants en 1901 à 16 205 habitants en 1968, soit une population multipliée par 9,11 en 67 ans, comme dans toute la Vallée1. Des zones pavillonnaires se développent autour de la gare (située pourtant à un kilomètre environ du centre du village), ce qui entraîne la régression des cultures ancestrales du terroir.

La population actuelle (en 2006) est de 32 988 habitants, ce qui indique un très fort accroissement de population, depuis le début du XXe siècle, de 18,54 en 105 ans, chiffre très élevé pour la vallée de Montmorency. Franconville est devenue la cinquième ville la plus peuplée du département du Val d’Oise derrière Argenteuil, Sarcelles, Cergy et Garges-lès-Gonesse.


Franconville au XXe siècle, sous le signe d’une urbanisation maîtrisée

Avec le lotissement des grandes propriétés, Le développement des transports et l’accroissement de la population parisienne, la commune grandit de façon accélérée au point de devenir une ville, et même la ville la plus importante de la Vallée de Montmorency. La courbe démographique est éloquente :

L’urbanisation de Franconville est marquée par sept grandes tendances :

- Le maillage complet du territoire. Dans un premier temps, les grandes propriétés se lotissent et donnent naissance à des pavillons, caractéristiques de la banlieue parisienne, notamment des maisons construites en pierres de meulière, extraites des carrières des alentours. Puis les terres maraîchères cèdent peu à peu la place à l’habitat pavillonnaire, les activités agricoles devenant de plus en plus résiduelles. Puis à partir des années 1950, l’urbanisation passe par la construction d’immeubles à plusieurs étages, de résidences. La plupart de ces résidences sont nées dans le cadre du lotissement des anciens domaines, en gardant une partie de leur environnement boisé. Mais une partie du territoire franconvillois est composé des anciennes terres agricoles qui ont constitué des réserves foncières se prêtant à la construction de grands ensembles. C’est ainsi qu’est né, dans les années 1950, le quartier de l’Epine Guyon

- Le développement des équipements et des services publics. La nouvelle gendarmerie2 est inaugurée en 1972, mais le premier bâtiment accueillant la Maréchaussée date de 1789 (une maison privée mise à la disposition du maréchal des logis et de ses quatre hommes). Les sapeurs-pompiers s’équipent de matériel de plus en plus performant. Les « hommes du feu » se professionnalisent. Une caserne moderne est inaugurée en 1962. Des services publics diversifiés viennent prendre le relais d’une mairie polyvalente qui ne peut plus à elle seule répondre aux besoins d’une population croissante : services techniques, bureau de bienfaisance (qui se transforme en Bureau d’aide sociale, puis CCAS), équipements culturels (dont le Centre culturel, installé dans l’ancienne Fondation Suger et le « Ciné » Henri-Langlois) et sportifs (dont la piscine-patinoire), etc.

- L’organisation de réseaux de transports diversifiés.

La gare de Franconville a été pendant longtemps un nœud de communication primordial pour toute la région nord : Le Plessis-Bouchard, Saint-Leu, Taverny, Bessancourt et même Frépillon. L’ouverture de la jonction Ermont-Valmondois a réduit considérablement ce rôle de plaque tournante. Cela n’empêche pas la voie ferrée de prendre une importance croissante vis-à-vis d’une population croissante, qui axe une grande partie de son activité professionnelle sur Paris ou la proche banlieue. L’arrivée de l’automobile modifie la donne, ce qui nécessite des réseaux routiers plus « roulants ». La construction de l’A15, puis de l’A 115 affecte profondément le paysage urbain des communes riveraines, dont Franconville, Sannois, Montigny, Cormeilles et Herblay. Mais cet accès rendu plus facile sur Paris (ou sur la Normandie) constitue un puissant vecteur de développement économique.

- Le développement d’activités économiques centrées sur le commerce

Franconville, comme la presque totalité des communes valmorencéennes a volontairement écarté les industries polluantes ou dévoreuses d’espaces. Mais elle a favorisé l’implantation de grands ensembles commerciaux, à proximité de l’axe porteur que constituent l’A15 et son prolongement l’A115.

- Le développement de la vie associative, de l’animation culturelle et des fêtes

Après 1870, des sociétés locales éclosent dans tous les domaines. Le secteur musical est particulièrement riche : l’Amicale, l’Etendard franconvillois, l’Union musicale, l’Association pour la propagande musicale, l’Harmonie de Franconville, etc. Mais les activités sportives tiennent aussi le haut du pavé, avec des compétitions de haut niveau mais aussi des « sports pour tous ». Les fêtes et réjouissances publiques se multiplient : bals, baraques foraines (notamment pour la fête de la Saint-Marc), fête traditionnelle du quartier de la gare, du 14 juillet. Après une période de latence, dans les années 1960-1970, marquée par des interdictions et des mesures prégnantes de sécurité, un renouveau de manifestations conviviales est observable dans la dernière décennie : fête de la musique, de la Saint-Jean, de l’Enfance, etc. L’ouverture à l’internationale se manifeste par les jumelages avec la commune allemande de Viernheim (1966) et le district urbain anglais de Potters-Bar/Hertsmere (1972)

- La rénovation du centre ville

La dégradation des habitations du centre-ville de part et d’autre de la rue principale est à ce point préoccupante dans les années 1970 que la municipalité et les urbanistes jugent nécessaire de procéder à une reconstruction totale de l’ancien « bourg ». C’est ainsi que des immeubles résidentiels remplacent les anciennes maisons ou villas des XVIIIe et XIXe siècles. Cette opération est présentée comme une réussite architecturale : « La rénovation entreprise est citée comme la plus audacieuse de par son envergure et sa rapidité d’exécution, ainsi que par son caractère harmonieux, à dimensions humaines », tout en soulignant que cette opération s’est mise en place « au regret des habitants attachés à leur ancienne maison incarnant un vivant souvenir familial »3.

- La sauvegarde du patrimoine culturel et des espaces verts

La disparition de l’habitat ancien du centre-ville est compensée par la conservation et la mise en valeur du patrimoine immobilier et environnemental. Le château Cadet-de-Vaux et la Maison Suger, achetés par la Ville, deviennent des équipements à caractère culturel, tout en conservant leur caractère traditionnel. Le parc Cadet-de-Vaux, tout en devenant un lieu de promenade quotidienne pour les habitants de Franconville, constitue un témoignage irremplaçable des « jardins à l’Anglaise », les « folies » en moins, tels qu’on les rencontrait à profusion dans la Vallée de Montmorency aux XVIIIe et XIXe siècles4. La commune par ailleurs conserve le tiers de son territoire en bois, parcs, squares, massifs, pelouses et stade.


L’armorial de Franconville

La description héraldique des armes de la commune de Franconville-la-Garenne est la suivante : « tiercé en bande : au premier d’azur semé de fleurs de lys d’or, au deuxième d’argent à la francisque de sable, au troisième de gueules aux trois arbres d’or mouvant en pointe ».

« Ornements extérieurs : l’écu timbré de la couronne murale à trois tours crénelées d’or, maçonnée et ouverte de sable est soutenu par deux branches de noyer, tigées, feuillées et fruitées d’or, croisées en pointe en sautoir et liées du même ».

C’est l’évocation des armes parlantes (mais pas forcément juste, historiquement parlant), la francisque est l’arme des Francs qui ont donné leur nom à la ville (malheureusement faux) et les arbres évoquent la garenne5.

L’azur semé de lys d’or indique l’appartenance à l’Île-de-France. Les trois arbres d’or évoquent la garenne. Ajoutons que la couronne murale était l’emblème que portaient les déesses grecques tutélaires des cités et les deux branches de noyer les forêts qui couvraient le territoire.


ILS ONT HABITÉ FRANCONVILLE


Cassini, directeur de l’Observatoire

César-François Cassini de Thury, dit Cassini III (Thury 1714 - Paris 1784)6, seigneur de Villetaneuse, conseiller du roi, maître des requêtes, est le premier des Cassini à porter le titre de directeur de l’Observatoire de Paris (1735). Il est fils de Jacques, dit Cassini II (1677-1756) et petit-fils de Jean-Dominique, dit Cassini Ier (1625-1712). Adjoint à La Caille pour la vérification de la méridienne de France, il publie en 1744 les résultats de ses travaux. Lors de la campagne de Fontenoy, il lève la carte des pays occupés et présente en 1747 son travail au roi, qui le charge de lever, à l’échelle d’une ligne pour 100 toises (1 : 86 400e), la carte du royaume7. Cette entreprise est terminée en 1789 par Capitaine. La carte de France dite de Cassini est destinée à servir de modèle à la carte d’état-major.

Continuant les travaux de son aïeul, il vient lui aussi à Franconville. Séduit par la douceur du climat et la beauté du paysage, il fait construire en 1770 la maison qui sera occupée onze ans plus tard par le comte d’Albon.

César Cassini a eu de sa femme, Charlotte de Vendeuil, une fille, Françoise-Elisabeth, qui choisit l’église Sainte-Madeleine de Franconville pour la célébration de son mariage le 23 avril 1776 avec Louis Henri de Riencourt, chevalier, seigneur de Lignières en Amiénois. Parmi les témoins figurent le comte de Tressan, alors lieutenant général, et Claude-Thomas d’Eastel, ancien officier au régiment de Flandre, habitant aussi le pays8.


Le comte d'Albon, grand bâtisseur, entre génie et folie

Claude-Camille-François, comte d'Albon naît à Lyon en 1753. Il descend de Jacques d'Albon, marquis de Fronsac, qu'on appelait le maréchal de Saint-André. Il est le dernier « roi » d’Yvetot. La Principauté d'Yvetot est située en Normandie, dans le pays de Caux. Son histoire est légendaire.

« On raconte que Clotaire tua de sa main, dans l'église de Soissons, un nommé Gauthier, Seigneur d'Yvetot ; que ce Roi, revenu de son emportement, érigea cette terre en royaume, pour réparer cette action violente. Mais on ajoute que cette histoire est apocryphe, & qu'elle fut inventée en 1490 par Robert Gaguin, Général des Mathurins, & que plusieurs autres Historiens qui en ont parlé, se sont appuyés sur cette autorité. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on trouve un arrêt de 1’Echiquier de Normandie, rendu l'an 1392, qui donne le titre de Roi au Seigneur d'Yvetot, & que les Rois de France ont donné plusieurs lettres pour maintenir les Seigneurs de ce lieu dans leur indépendance, & dans la jouissance des droits royaux, sans même qu'ils pussent être obligés à faire foi & hommage. François Ier a donné le titre de Reine à une dame d'Yvetot. Et Henri IV, dans la cérémonie du couronnement de Marie de Médicis, son épouse, à Saint-Denis, dit en voyant Martin du Bellay, Seigneur d'Yvetot : Je veux que l'on donne une place honorable à mon petit Roi d'Yvetot selon sa qualité & le rang qu'il doit avoir »9.

Claude d’Albon, fait preuve très jeune d'heureuses dispositions pour les lettres, et publie divers ouvrages qui lui ouvrent les portes de plusieurs sociétés académiques, entre autres de celles de Lyon, de Rome, de Florence, etc.

Son ouvrage Discours politiques, historiques et critiques sur quelques gouvernements de l'Europe, paru en 1779, en trois volumes, passe pour le meilleur du comte d'Albon, Il est réimprimé trois ans après, en 1782, alors qu’il se trouve à Franconville, sous un nouveau titre : Discours sur l'histoire, le gouvernement, les usages, la littérature et les arts de plusieurs nations de l'Europe. Il passe en revue les systèmes politiques de Hollande, d’Angleterre, d’Allemagne, d'Italie et l'Espagne, pays qu’il a tous visités. Il est en particulier très critique à l’égard de la constitution anglaise, au point d’estimer que les Anglais ne pourront jouir de la vraie liberté et du véritable bonheur, que lorsqu'ils auront renoncé à leur système de législation10.

Il s’installe en 1781 à Franconville, dans l’ancienne propriété de Cassini de Thury, qu’il transforme en un incroyable parc où, selon l’expression d’André Vaquier, « il s’est peint tout entier… Les jardins du comte d’Albon présentent cette originalité d’être, pour ainsi dire, le reflet des théories qu’il pratiquait, de ses idées, de ses opinions, de son caractère et ses goûts »11.

Le Comte est un personnage cultivé. Sa bibliothèque, selon ses dires, renferme 30 000 ouvrages, dont des manuscrits rares. Il s’intéresse de très près aux découvertes scientifiques, notamment à la physique, à l’électricité et au magnétisme. Les travaux de Mesmer, le passionnent. Il a acquis une machine « électrique » puissante qui produit, comme on l’a vu, des effets qualifiés de merveilleux et dont il fait probablement profiter son ami, Court de Gébelin, qui se fait soigner par Mesmer, mais en vain, comme nous le verrons plus loin. Il s’intéresse également aux travaux de Franklin sur l’électricité, ce qui vaudra à l’inventeur du paratonnerre d’avoir sa statue au sommet du parc de Claude d’Albon.

Claude d’Albon fait élever un obélisque en l’honneur de sa femme, Charlotte Angélique de Castellane. Ce monument finit par lui paraître insuffisant, parce que vide. Il creuse par devant un trou profond avec une chausse-trappe pour qu’elle y tombe. La tentative échoue et la comtesse demande la séparation. Dans sa plainte, elle représente son mari comme un débauché courant les maisons de prostitution, miné par la maladie qu’il y a contractées, couvert d’ulcères, ivrogne et épileptique. Elle se retire chez ses parents en 1786 et obtient la séparation en 178712.

De son côté, le comte d’Albon se débat dans une situation financière impossible, causée par son extravagance. Sa famille finit par le faire mettre sous tutelle, par décision judiciaire en date du 8 mai 1787. Le domaine de Franconville est vendu par adjudication le 12 juillet 1788, au marquis de Mions. Ses collections sont également dispersées. Le dernier roi d’Yvetot meurt fou à Lyon le 5 octobre 1789.


Le « président de Mions », haut magistrat

Barthélémy Léonard Pupil de Mions (ou de Myons13), né le 28 avril 1730, est chevalier, premier président en la Cour des Monnaies, sénéchaussée et siège présidial de Lyon, lieutenant-général aux mêmes sièges, président élu en 1768 de l'hôpital général et grand hôtel-Dieu de Lyon. On rapporte sur lui le trait suivant :

« Il eut à propos de ces dernières fonctions, de grands démêlés à soutenir, et il est représenté comme avide de domination et voulant présider dans toutes les administrations. Il revint de Paris avec une simarre, marque de distinction réservée aux plus hautes dignités de la magistrature, et qu'on n'avait point encore vue à Lyon. Il la porta au bureau d'administration, il ne la quittait pas même pendant les repas. Dès lors, il abjura toutes les expressions familières, etc. »14.

Cette distinction, cependant, semble méritée dans la mesure où un autre chroniqueur le présente comme un homme « dont le caractère, l'intégrité et les vertus valurent à ce magistrat un témoignage de gratitude d'autant plus flatteur, qu'il est unique clans les annales judiciaires de Lyon »15. Lorsqu’il prend sa retraite, le 2 mai 1764, la communauté des procureurs décide qu'elle fera imprimer, à ses frais, les discours prononcés à cette occasion et que le portrait de M. de Mions sera gravé pour décorer cette publication16.

Le président de Mions achète en 1788 l’ancienne propriété du Comte d’Albon17. Mais il disposera de peu de temps pour en profiter, car la Révolution éclate un an plus tard. On le voit quelques mois à la tête d’une garde civique qui sera remplacée l’année suivante par un détachement de la Garde Nationale commandée par Cadet-de-Vaux, et comme il se trouve dans le Piémont en septembre 1789 pour des affaires familiales, il choisit (ou il est obligé) d’y rester pendant les événements révolutionnaires. Il est alors déclaré comme émigré en 1793. Il rentre en France à la faveur de l’amnistie de 1802, et revient à Franconville juste pour s’occuper de ses intérêts patrimoniaux.

Il a épousé en 1754 Louise Charlotte de Loras, fille de Pierre Gaspard de LORAS, chevalier baron de Polionay, seigneur de Chamagnieu, et Marie Marguerite du Palais de la Merlée.

Barthélémy de Mions meurt à Venise en 1809.

Cadet de Vaux, l’homme aux multiples facettes et philanthrope

Antoine-Alexis Cadet de Vaux naît à Paris le 11 janvier 1743, quatorzième enfant d'un père sans fortune18. Il est le frère de Louis-Claude Cadet de Gassicourt, qui deviendra membre de l'Académie des sciences. Il suit des cours de chimie et obtient une maîtrise d’apothicaire. En 1766, il fait la connaissance de Parmentier, avec qui il noue une amitié qui ne se relâchera jamais et entame une collaboration de tous les instants qui les rendra inséparables dans la plupart de leurs travaux. En 1769, l'occasion s'offre à Cadet de Vaux d'acquérir une officine. Le 7 juillet 1773, il se marie avec Louise Victoire Delaplace. En 1776, il a l’idée de fonder un journal quotidien, le Journal de Paris, dont le premier numéro est daté du 1er janvier 1777. Son lancement est une réussite commerciale et lui procure suffisamment de ressources pour ne plus avoir besoin de tenir boutique. Il décide donc de vendre son officine en 1781. Délivré des soucis pécuniaires, Cadet de Vaux peut se livrer davantage aux travaux qui l'intéressent : l'hygiène et la santé publiques. Quand arrive la Révolution, Cadet de Vaux exerce encore les fonctions d’Inspecteur général de la salubrité. À ce titre il écrit de nombreux ouvrages, des traités sur le « méphitisme ». Il travaille plus spécialement sur les ustensiles de cuisine pour bannir l'emploi des ustensiles en plomb, ou en cuivre, sur les fosses d'aisance qui sont la source de multiples accidents par asphyxie, et sur la suppression du Cimetière des Innocents à Paris. Ce cimetière, qui remonte à Philippe Auguste, est la source de multiples plaintes des riverains depuis plusieurs siècles, Cadet de Vaux obtient la suppression de celui-ci.

Il se consacre, à Franconville, à combattre la famine, à ses recherches dans le domaine de l’agronomie, fait de multiples expériences et est l’instigateur des premiers comices agricoles… On n’en finirait pas d’énumérer les innombrables bienfaits dont il est l’auteur. Ne lui doit-on pas la première signalisation routière de France… Proposé à l’Académie des Sciences au siège de J. Martin Cels, sa candidature n’est malheureusement pas retenue.

Sa probité est à toute épreuve. Chargé d’expertiser une importante cargaison de tabacs importés, il les reconnaît avariés. La compagnie chargée de cette fourniture lui propose cent mille francs s’il veut modifier son rapport. Il refuse et fait jeter les tabacs à la mer.

Devenu octogénaire, il manque du nécessaire. Cadet de Vaux quitte alors Franconville en 1827 pour Nogent-les-Vierges (Oise), chez son fils, où il arrive malade. Il décède l’année suivante à l’âge de 85 ans19.


Le comte de Tressan, académicien et poète

Louis-Elisabeth de la Vergne, comte de Tressan, lieutenant général des armées de France et membre de l'Académie française, issu d'une famille illustre originaire du Languedoc, naît le 4 novembre 1705 au Mans, chez son grand-oncle, évêque de cette ville. Venu jeune à Paris, il est compagnon du jeune Louis XV, et obtient en 1744 le grade de maréchal-de-camp. Il participe à toutes les campagnes de Flandre aux côtés de Louis XV, dont il est aide-de-camp lors bataille de Fontenoy (11 mai 1745). Le comte de Tressan est élu en 1749 membre de l'académie des sciences de Paris, sur la base d’un manuscrit, rédigé en 1747 et qui ne sera publié qu’en 1786 sous le titre Essai sur le fluide électrique, considéré comme agent universel (en 2 volumes). Il est également appelé à siéger à la Société royale de Londres. Nommé en 1750 gouverneur du Toulois et de la Lorraine française, il est invité peu de temps après par le roi Stanislas à remplir les fonctions de grand-maréchal de son palais. Le comte de Tressan est un des ornements de cette spirituelle cour de Lunéville, où se trouvent avec lui Voltaire20, Mme du Châtelet21, Saint-Lambert22, le jeune chevalier de Boufflers, etc. Il devient en 1751 premier directeur de la Société Royale des Sciences et Belles-Lettres de Nancy, qu’il a contribué à fonder. Dès que l'éducation de ses enfants est terminée, cédant aux instances de ses amis, il vient s'établir à Paris. Son âge avancé et de fréquentes attaques de goutte ne lui permettent pas de profiter des avantages de Paris et il décide de s’installer à Franconville en 1776, en location, au château

« Mais il ne tarda pas à trouver la vie de Paris trop fatigante. Il regrettait aussi ses fleurs et la liberté de la campagne. D'un autre coté, ne voulant pas abandonner ses amis, il imagina, pour tout concilier, de s'établir à Franconville, dans la riante vallée de Montmorency. Ce fut avec bonheur qu'il trouva des fleurs à soigner, des espaliers à tailler, des melons à faire mûrir. Mais il restait toujours poète, même dans ses amusements champêtres, ainsi qu'il le confesse lui-même :

« J'adressai, nous dit-il, les vers suivants à Mme la comtesse d'Houtetot23, en lui envoyant la moitié du premier cantaloup de mes couches :

Aimable Déité de ce riant vallon,

Pardonnez au pauvre bonhomme

L'impertinence d’un tel don.

Recevez de sa main la moitié d'un melon ;

Il eut reçu de vous la moitié de la pomme »24.

Le comte de Tressan publie alors, entre autres œuvres, une traduction du poème de l'Arioste, le Roland furieux, en 4 volumes en 1780. Il collabore également aux volumes VI et VII de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Il cache quelque temps à Franconville, en 1776, le médiocre écrivain Delisle de Salles, quand ce dernier est poursuivi par la justice pour son livre, De la Philosophie de la Nature, d’abord passé inaperçu lors de sa publication en 1769, mais qui est accusé d’attaquer la religion. Le comte de Tressan est reçu, en 1781, à la place laissée vacante par la mort de l'abbé de Condillac. Il reprend alors une maison à Paris, pour être plus à même d'assister aux séances de l'Académie, dont il devient l'un des membres les plus assidus. En revenant un soir du château de Saint-Leu, où il a dîné chez la duchesse d’Orléans25, sa voiture se renverse et il meurt des suites de cette chute, le 1er novembre 1783, à soixante-dix-huit ans.

Le comte de Tressan, qui ne détestait pas composer des vers, a immortalisé son village d’accueil dans un poème célèbre :

« Sur mon hermitage de Franconville

Vallon délicieux, ô mon cher Franconville !

Ta culture, tes fruits, ton air pur, ta fraîcheur,

Raniment ma vieillesse et consolent mon cœur;

Que rien ne trouble plus la paix de cet asyle,

Où je trouve enfin le bonheur ! »26


Monseigneur de Tressemanes, évêque de Glandèves

Gaspard Brunet de Tressemanes, né le 4 novembre 1721 à Brunet dans le diocèse de Riez, devient chanoine de la métropole d'Aix. Il est nommé le 5 juillet 1755 évêque de Glandèves, très petit évêché près d’Entrevaux (Alpes de Haute-Provence), dont il sera l’avant-dernier évêque, jusqu’en 1772. Le siège épiscopal sera en effet supprimé en 1801, lors de la réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques françaises par Bonaparte. Il est sacré le 19 octobre 1755 dans l’église des Grands Augustins à Paris. Il se pourvoit en justice en 1770, « contre le nommé Louis Girard, son laquais, qui a manqué à son maître de la manière la plus indécente, jusques à quitter sa livrée sans avoir obtenu congé ».

Gaspard de Tressemanes meurt à Franconville le 5 septembre 1784.


Leroy, « Prince des Tailleurs et tailleur des Princes »

Commis de magasin de nouveautés puis fabriquant de chapeaux, Louis Hippolyte Leroy s’associe avec une couturière, Mme Raimbault, qui reçoit la commande des habits du sacre de l’impératrice. Peu après, les associés se brouillent et se séparent. Leroy s’attribue les patrons, les ouvrières et apprend la couture. Empruntant à tout le monde, il réussit cependant à imposer son style, ne se contentant plus d’intervenir sur les garnitures des vêtements, mais sur la coupe. Il invente la taille sous les bras, les manches bouffantes, les peignoirs à la vierge… Il fait triompher la couleur rose et le spencer, lance la pelisse fourrée.

À la tête d’une véritable maison de haute couture sis rue Richelieu…salon d’essayage, atelier, boutique, entrepôt… Il paie très bien ses petites mains et ses essayeuses. Toutes les cours d’Europe se fournissent chez lui. Alors que l’Impératrice Marie Louise y dépense 4 000 à 5 000 francs par mois, Joséphine lui doit encore en 1813...152 000 francs. Il est vrai qu’une broderie peut atteindre 150 francs, qu’une redingote dont il fournit l’étoffe est vendue 300 francs et qu’une toque à la Henri IV est facturée jusqu’à 800 francs. Les mémoires, c’est-à-dire les factures, de Leroy mettent pour le moins autant de troubles dans les ménages que pourraient le faire des lettres d’amour, ironise un observateur.

Celui que Napoléon considère comme un marchand de chiffons restera l’arbitre de la mode féminine européenne jusqu’au règne de Charles X27.


Jean-Baptiste Prosper Pochet-Deroche, collectionneur bibliophile

Il a épousé sa cousine Estelle Adélaïde Deroche, fille de Jean Pierre et d’Adélaïde Geneviève Deroche et tient un riche magasin de verrerie et de porcelaine à Paris. Il achète à Franconville une maison contiguë à celle de Cadet de Vaux. Il gère son domaine en gentleman farmer, aidé de son jardinier Antoine Ménard, et fait partie, à ce titre de la société d’horticulture de Seine-et-Oise. Il a un hobby : collectionner les livres, tracts, journaux et manuscrits de la période révolutionnaire allant de 1789 à 1794. Voici comment un contemporain décrit sa vocation de bibliophile :

« Ses parents le destinaient aux professions libérales. Les circonstances en firent un manufacturier. Mais il avait l'amour inné des livres, et cet amour fut assez fort pour triompher des préoccupations absorbantes d'un des établissements commerciaux les plus importants de Paris. M. Pochet s'était composé une bibliothèque remarquable, riche surtout en livres à figures. L'heure du repos arrivée, il eut peur du vide qui allait se faire dans sa vie. Il avait bien un autre amour avec celui des livres, l'amour de la nature, l'amour des arbres, qui pouvait trouver une ample satisfaction dans ses vastes et si beaux vergers de Franconville. C'était affaire pour le corps, mais ce n'était point assez pour l'esprit, non moins actif, non moins infatigable. La pensée lui vint de collectionner toutes ces feuilles éphémères qu'enfanta la révolution de 1848, et il parvint à réunir non seulement celles de Paris, mais encore la plus grande partie de celles des départements. Chemin faisant, il rencontra nécessairement des journaux de la première révolution. On vint lui en offrir. Il en acheta quelques-uns. Mais quelques-uns en cette matière, ce n'est rien : il en faut beaucoup, il faut tout. C'est ce que vint insensiblement à penser M. Pochet. Ce fut dès lors l'objet de ses constantes préoccupations, et il fît tant et si bien, en quelques années, qu'il peut se flatter aujourd'hui de posséder la plus riche collection de journaux révolutionnaires qui existe en dehors de notre grande Bibliothèque »28.


Jacques Hamelin, contre-amiral et baron d’Empire

Né à Honfleur le 13 octobre 1768, Jacques-Félix-Emmanuel Hamelin, débute dans la carrière de la marine à dix-huit ans. L'étendue de ses connaissances théoriques le fait élever au grade d'enseigne, au commencement de la guerre de 1793. Nommé lieutenant de vaisseau en 1794, il prend part, en Méditerranée, à l'affaire malheureuse du ça ira et du Censeur, à la prise du vaisseau anglais le Berwick, puis à la reprise du Censeur, en 1800. Jacques Hamelin, alors capitaine de frégate, fait partie de l'expédition de découvertes des corvettes le Naturaliste et le Géographe, sous le commandement du capitaine Baudin, et la mort de ce dernier le laisse bientôt chef de l'expédition. À son retour, en 1803, il est promu au grade de capitaine de vaisseau. Bonaparte, premier consul, prépare à ce moment l’assaut de l’Angleterre au camp de Boulogne. Le capitaine Hamelin est chargé d'y conduire les escadrilles en bon ordre.

Après le désarmement de la flottille, Jacques Hamelin prend le commandement de la frégate la Venus, à bord de laquelle il va se distinguer dans les mers de l'Inde. Revenu en France, le capitaine Hamelin est créé baron de l'empire et élevé au grade de contre-amiral. Sous la restauration, de 1818 à 1822, il exerce les fonctions de major général de la marine à Toulon. En 1823, il commande la division navale réunie devant Cadix et chargée de coopérer à l'attaque de cette place, lorsque sa santé l'oblige à se retirer du service. Il continue pourtant de figurer sur les listes d'activité. En 1832, le baron Hamelin est encore chargé de l'inspection générale des équipages de ligne, et en 1833 il a est nommé directeur des cartes et plans de la marine.

Le baron Hamelin se retire à Franconville en 1815. Sa propriété est traversée par un ruisseau curieusement aménagé en pièce d’eau, avec des barques et des conques. Les berges sont agrémentées d’arbustes à la façon chinoise.

Il meurt à Paris le 25 avril 1839. Son nom est inscrit au côté nord de l’Arc de Triomphe de l’Etoile29.


Ferdinand Hamelin, amiral, sénateur et ministre de la Marine

Ferdinand Hamelin, neveu de Jacques, lui aussi baron de l’Empire, naît le 2 septembre 1796 à Pont-l’évêque. Il embarque comme mousse à l’âge de 10 ans avec son oncle. Sa carrière est aussi brillante. Il est nommé aspirant en 1808, enseigne de vaisseau le 28 août 1812, lieutenant de vaisseau le 22 août 1821, capitaine de frégate le 31 décembre 1828, capitaine de vaisseau le 22 janvier 1836, contre-amiral le 21 août 1842, vice-amiral le 7 juillet 1848, enfin amiral le 4 décembre 1854. Il prend part, en 1812, à l'expédition de l'Escaut, en 1823, à celle de Cadix. Il dirige habilement, en 1827, une croisière contre les pirates algériens. Il assiste à la prise d'Alger en 1830 sur la corvette l’Actéon. Il fait une station au Brésil de 1833 à 1835, commande de 1844 à 1846 la station navale de l'Océanie, et exerce les fonctions de préfet maritime à Toulon de 1849 à 1853. L'action la plus éclatante de sa carrière maritime est le grand commandement qu'il exerce en 1854 en mer Noire et qui lui vaut la plus haute dignité de la marine. En 1855, il devient ministre de la Marine et des colonies jusqu’au 24 novembre 186030.

Il vient alors à Franconville dans la propriété héritée de son oncle. Il meurt le 17 janvier 1864.

Hippolyte Passy, député et ministre

Né à Garches le 25 octobre 1793 dans une famille originaire de Gisors, il est le fils de Louis-François Passy qui fut emprisonné sous la Terreur. Destiné à la carrière militaire, il intègre en 1809 l’école de cavalerie de Saumur, participe comme lieutenant de hussards aux dernières campagnes napoléoniennes et démissionne après Waterloo.

Hostile à la Restauration, il embarque pour les Antilles et la Louisiane. La légende raconte qu’il s’est pris de passion pour l’économie politique en lisant La Richesse des nations d’Adam Smith alors qu’il était en mer. À son retour en France, il cultive ses terres de Gisors, commence à s’intéresser à la politique et écrit dans des journaux d’opposition, notamment Le National.

Élu député de l’Eure le 28 octobre 1830, puis réélu en 1831, il dirige le « tiers parti » qui devient à partir de 1835 un groupe charnière entre la majorité ministérielle et l’opposition. Intervenant principalement sur les questions financières, il fait figure d’économiste du centre gauche et est rapporteur du budget en 1831 et en 1832.

Après un bref passage comme ministre des finances il est réélu en 1834 et devient alors vice-président de la Chambre, poste qu’il conserve jusqu’en 1839 sauf pendant ses ministères.

Héritier des La Crosnière par alliance, Hippolyte Passy s’installe en 1835 à Franconville. Il participe peu à la vie du village, mais il donne un coup de pouce politique à la municipalité quand le besoin se fait sentir (notamment à l’occasion de l’implantation de la gare de Franconville en 1846)

En 1838 il succède à Talleyrand comme membre de l’Académie des sciences morales et politiques. La chute du Cabinet Molé en 1839 provoque une période d’instabilité qui le mène à la présidence de la Chambre pendant un mois, du 16 avril au 12 mai 1839. En effet, l’attitude de Thiers qui soutient la candidature d’Odilon Barrot suscite une dissidence au centre gauche et Passy recueille les voix du centre ministériel et des doctrinaires. Dans son discours inaugural du 19 avril, il annonce aux députés qu’il « ne pourra exercer longtemps les hautes fonctions dont ils viennent de l’investir » et quitte la présidence de la Chambre pour devenir ministre des finances de Soult le 12 mai.

Nommé à la Chambre des pairs le 16 décembre 1843, il y est rapporteur de la loi de finances.

À nouveau ministre des finances sous l’autorité de Louis Napoléon Bonaparte, il s’oppose à la réduction de l’impôt sur le sel et propose l’établissement d’une surtaxe sur les successions et donations, d’un impôt de 1% sur le revenu ainsi que le rétablissement de l’impôt sur les boissons.

Réélu député en 1849, il continue de soutenir la politique présidentielle, mais refuse son adhésion au coup d’État de décembre et se retire alors de la vie politique pour se consacrer à sa vraie passion : l’économie, et à la Société d’économie politique qu’il a contribuée à fonder en 1845 31.




Georges Leredu, parlementaire,, ministre et maire

Jean, Georges Leredu, naît à Metz, le 2 juin 1860. Après de bonnes études au lycée Louis-le-Grand et à la Faculté de droit, il commence sa carrière professionnelle en tant qu’avocat.

Ayant quitté sa Lorraine natale pour la région parisienne, s’installe à Franconville, où il acquiert la propriété des Sources. Les élections municipales de 1904 lui ouvrent l'entrée au conseil municipal, et il devient maire de 1908 à 1919.

Il entame parallèlement une brillante carrière politique qui le mènera jusqu’au Gouvernement :

- Député de Seine-et-Oise de 1914 à 1927.

- Sénateur de Seine-et-Oise de 1927 à 1936.

- Sous-secrétaire d'État aux Régions libérées du 18 février 1920 au 16 janvier 1921.

- Ministre de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociales du 16 janvier 1921 au 15 janvier 1922.

Son activité politique se double d’importants engagements associatifs, tels que la Société de médecine légale, le Comité consultatif de l'Hospice national des Quinze-Vingt, le Conseil supérieur de l'Assistance publique, celui de la protection de l'enfance, et bien d'autres encore.

Il meurt le 2 juin 1943, à 83 ans32.




Hervé Collet,

avec des contributions de Gérard Ducoeur,

janvier 2010




BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages de base

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Autres références

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1 Dupâquier (J.), (sous la dir.), op.cit., p. 500.

2 Notons que Franconville est une des rares communes valmorencéennes à disposer d’une gendarmerie, et ce depuis longtemps. La plupart des villes de banlieue autour de Paris ne sont dotés que de postes de police.

3 Bertin (H.) (sous la dir.), En passant par Franconville-la-Garenne, op. cit., p. 331.

4 À noter, en particulier, les serres municipales, qui ont gardé leur ancienne disposition (détruites à la fin des années 1970, cf. p. 18 et note 64).

5 Gassowski (J.-P.), L’armorial des communes du Val d’Oise, éd. Gaso, Mériel, 1996, s. p.

6 Cf. notre article : « Les Cassini, astronomes et géographes, à Franconville ».

7 Ces cartes dites de Cassini sont toujours utilisées par les géographes et les historiens. Pour la région de Montmorency, cf. la feuille n° 1 - Paris.

8 Mataigne (H.), Cassini et le comte d’Albon, in Histoire de Franconville-la-Garenne depuis le IXe siècle, Imp. L. Paris, SHAP VOV, Pontoise, 1927, in-8°, 403 p., en particulier p. 224-225.

9 François Noel, L. J. M. Carpentier, Nouveau dictionnaire des origines, inventions et découvertes dans les arts, les sciences, la géographie, le commerce, l'agriculture, etc., vol. 2, Janet et Cotelle, 1827, p. 867.

10 Cf. Michaud (L.-G), Biographie des hommes vivants : ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, vol 1, Paris, chez l’auteur, notice Comte d’Albon, 1816, p. 30.

11 André Vaquier, cité par Georges Poisson, - Poisson (G.), Evocation du Grand Paris, La Banlieue Nord-Ouest, Paris, Editions de minuit, 1960, chapitre Franconville, p. 295.

12 Nous sommes loin de l’éloge dithyrambique de Dulaure en 1825 : « Ce monument rare & consolateur, élevé par un mari de qualité, pour éterniser l'estime & la tendresse que lui inspirent les vertus de sa femme, prouve combien ces deux respectables époux sont au-dessus de leur siècle ».

13 Les deux orthographes ont été également utilisées dans les textes de référence. Nous avons privilégié la forme Mions, dans la mesure où c’est l’orthographe du village éponyme, dont la famille Pupil est originaire. Mions est située à proximité de Lyon, ville à laquelle elle est reliée dans le cadre de la communauté urbaine du Grand Lyon.

14 Jean Antoine de la Tour de Varan, Études historiques sur le Forez : Armorial et généalogies des familles qui se rattachent à l'histoire de Saint-Étienne ou aux chroniques des châteaux et des abbayes, Impr. de Montagny, 1854, p. 456.

15 M.-E. Fayard, Etudes sur les anciennes juridictions lyonnaises : suivies de la liste chronologique des membres du tribunal de la conservation, depuis la réunion de ce tribunal au consulat et des magistrats de la cour des monnaies de Lyon, depuis sa fondation jusqu'à sa suppression, Guillaumin et Cie, 1863, p. 51.

16 Ibidem.

17 ll demeure également à Paris, rue de Bondy, paroisse Saint-Laurent. Arch. nat. séquestres révolutionnaires, T 69, papiers Myons.

18 Cf. notre article : « Cadet de Vaux, un philanthrope méconnu à Franconville ».

19 Ce paragraphe est tiré en partie de Bertin (H.) (sous la dir.), En passant par Franconville-la-Garenne, op. cit., p. 119-121.

Vaquier (A.), Un philanthrope méconnu, Cadet de Vaux (1743-1828), augmenté d’un Appendice sur quelques idées originales de Cadet de Vaux, in Mémoires de la Fédération des sociétés historiques de Paris et d’Île-de-France, t. IX, 1957-1958, pp. 365-502.

20 Le comte de Tressan est lié de très bonne heure avec Voltaire, qui s’intéresse également à l’électricité. On dispose d’une importante correspondance de ces deux hommes de lettres, férus de physique.

21 Emilie du Châtelet est amante de Voltaire depuis 1734, mais ce dernier l’a trompée à deux reprises vers 1744, ce qui a refroidi les ardeurs de la comtesse, sans pourtant rompre avec le philosophe. Lors du séjour que le couple effectue à la cour de Lunéville à partir du 13 janvier 1748, Emilie tombe passionnément amoureuse de Saint-Lambert. Elle meurt en couches le 10 septembre 1749.

22 Nous retrouverons plus loin Saint-Lambert quand le comte de Tressan s’installera à Franconville.

23 Le comte de Tressan a gardé depuis Lunéville des liens l’amitié avec Saint-Lambert, et a accueilli tout naturellement Sophie d’Houdetot quand elle est devenue la maîtresse de ce dernier, en 1751, quelque temps après la mort de Mme du Châtelet, intervenue en 1749. Saint-Lambert s’est fixé à Eaubonne et Mme d’Houdetot à Sannois, après avoir habité Eaubonne. C’est probablement pour cette raison que le comte de Tressan s’est installé à Franconville. Mme d’Houdetot appelait le comte de Tressan « mon cher voisin », expression qui n’est pas sans rappeler celle que la comtesse de Verdelin employait à l’adresse de Jean-Jacques Rousseau.

24 Tressan, Henri-Antoine-Gérard de Lavergne (Marquis de), Souvenirs du comte de Tressan, Louis Elisabeth de Lavergne,... / d'après des documents inédits réunis par son arrière petit neveu, le marquis de Tressan, Versailles, H. Lebon, 1897, p. 222.

25 Le comte de Tressan est par ailleurs très lié avec sa parente, Mme de Genlis, préceptrice des enfants du duc et de la duchesse d’Orléans.

26 Idem, p. 303.

27 Cf. site Internet de l’association « Les Amis du Patrimoine Napoléonien » :

http://lesapn.forumactif.fr/le-monde-religieux-et-le-monde-laic-f135/la-mode-t2888.htm

28 Eugène Hatin, Bibliographie historique et critique de la presse périodique française, ou catalogue systématique et raisonné de tous les écrits périodiques de quelque valeur publiés ou ayant circulé en France depuis l'origine du journal jusqu'à nos jours, avec extraits, notes historiques, critiques et morales, Paris, Firmin-Didot, 1866, 660 p., p. XVII.

29 Cf. Philippe Le Bas, France : Dictionnaire encyclopédique, Volume 9, Firmin Didot, 1843, p. 307.

30 Revue maritime et coloniale, Volume 10, Ministère de la Marine et des Colonies, 1864, p. 401

31 Source : notice biographique de l’Assemblée nationale.

32 Source : site Internet Bienvenue au Sénat.